“Je m’appelle Joe Roberts, je bosse pour l’Etat/Je suis sergent à Perrineville, poste numéro 8/J’ai toujours fait mon boulot honnêtement, aussi honnêtement que possible/J’ai un frère du nom de Franky et Franky est un voyou.” Ces strophes ouvrent le Highway patrolman de Bruce Springsteen, chanson de geste à l’origine de ce premier essai probant de […]
« Je m’appelle Joe Roberts, je bosse pour l’Etat/Je suis sergent à Perrineville, poste numéro 8/J’ai toujours fait mon boulot honnêtement, aussi honnêtement que possible/J’ai un frère du nom de Franky et Franky est un voyou. » Ces strophes ouvrent le Highway patrolman de Bruce Springsteen, chanson de geste à l’origine de ce premier essai probant de Sean Penn derrière les manettes. Une affaire de consanguinité problématique qui trace une filiation cinématographique (Duel au soleil), littéraire (A l’est d’Eden), américaine (les légendes indiennes) et universelle (l’Ancien Testament). Héritage superbement assumé dans cette relecture de mythes qui s’inscrit dans la filiation de cinéastes tels que John Ford ou Elia Kazan. Ici, la force de Sean Penn réside dans son implication personnelle sur le sujet et dans sa modestie. Le défaut courant des premiers films est le syndrome du « train électrique » : tout émerveillé de son nouveau jouet, le cinéaste débutant est souvent tenté d’y inscrire dix mille choses, de prouver l’étendue de son savoir-faire et de se disperser. Rien de cela ici : Sean Penn la joue sobre, refuse la pyrotechnie, concentré sur son propos comme un chasseur sur sa proie. A côté des prestations idoines de David Morse, de Patricia Arquette et d’un excellent Charles Bronson, le film révélait un jeune acteur à la beauté vénéneuse, le trop rare Viggo Mortensen, revu depuis dans L’Impasse de Brian de Palma aux côtés de… Sean Penn.
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