En surface, un blockbuster. En profondeur, un questionnement sur le rapport de l’Amérique à son histoire et sa mémoire.Sorti en grande pompe le jour de la fête nationale américaine, Independence Day transformait son succès annoncé grâce à une formule marketing intelligente : ressusciter la paranoïa américaine en substituant au danger communiste et terroriste une menace […]
En surface, un blockbuster. En profondeur, un questionnement sur le rapport de l’Amérique à son histoire et sa mémoire.
Sorti en grande pompe le jour de la fête nationale américaine, Independence Day transformait son succès annoncé grâce à une formule marketing intelligente : ressusciter la paranoïa américaine en substituant au danger communiste et terroriste une menace extraterrestre. Pour cela, Roland Emmerich s’est appuyé sur une histoire limpide en imaginant une attaque extraterrestre sur les principales métropoles de la planète avec une riposte terrestre sous commandement américain, bien entendu, prévue le 4 juillet, jour de la fête de l’indépendance américaine. Etrange : ce scénario sans surprise, inspiré des films de science-fiction catastrophe des années 50, résonne comme un cauchemar prémonitoire depuis le 11 Septembre. Post-orwellien, ID4 est un film sur la paranoïa, en aucun cas un film paranoïaque : des hordes d’Américains se ruant sur le vaisseau extraterrestre comme si c’était la dernière attraction à la mode, le Président des Etats-Unis dépassé par la situation, hésitant entre la riposte immédiate et un accord diplomatique. Le film décrit un pays en décadence que seule une invasion venue de l’espace sauve d’un chaos annoncé et de la gangrène sociale qui le ronge. Transformant l’altérité, ici la peur de l’autre, en intériorité, Emmerich stigmatise brillamment ce qui manque le plus à l’Amérique : une mémoire et une histoire.
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