Un chef-d’œuvre signé Hong Sang-soo, le dernier Lánthimos, la nouvelle adaptation du roman culte d’Alexandre Dumas… Voici les films à voir (ou pas) cette semaine.
In Water d’Hong Sang-Soo
Invitant deux ami·es sur une île pour tourner un film qu’il autoproduit, un apprenti cinéaste cherche mais ne trouve pas. In Water fige ici avec autant de clairvoyance que de douceur cette contradiction cruelle du créateur envahi par des images obsédantes, qui s’agitent dans sa tête, tout en étant incapable de les reproduire parfaitement.
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Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos
Le décor change, les personnages aussi, seul·es les acteur·rices restent. […] C’est le point fort du film, qui joue à plein sur l’effet de troupe, l’envie de passer d’un univers à un autre comme des gosses joueraient à mimer une réalité mutante.
Camping du lac d’Éléonore Saintagnan
Trouvant un radieux équilibre entre nonchalance, humour pince-sans-rire et grande rêverie romantique, le récit conduit par la voix de la cinéaste est sinueux, fait de multiples détours et enchevêtrements, et finit par se déployer dans une ampleur déchirante.
Le Comte de Monte-Cristo de Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière
Edmond Dantès, alias le comte de Monte-Cristo, figure une sorte de salaud sincère, dont le film n’efface pas la misère morale et la violence. On ne sort pas pour autant ébloui·es de cette saga qui voyage et multiplie les bons mots, et s’applique avant tout à respecter l’idée que l’on se fait d’un rythme acceptable à l’ère du streaming.
Le Moine et le Fusil de Pawo Choyning Dorji
La mise en scène du film ne témoigne d’aucune singularité, et s’inscrit dans le tout-venant du découpage et du filmage international audiovisuel mondialisé. Rien de révolutionnaire et d’original dans la facture. On ne peut pas parler ici d’un style de cinéma bhoutanais. Mais le film ne manque pas d’humour et d’humanisme, et c’est le plus important.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Les Pistolets en plastique de Jean-Christophe Meurisse
À l’instar d’Oranges sanguines, Les Pistolets en plastique ne s’offre pas d’autre porte de sortie qu’une force d’aspiration vers le glauque, série de numéros souvent extatiques glissant en pente douce vers un abîme de morbidité. […] Le programme ici est de regarder encore et toujours mourir un pays de psychopathes. II ne serait pas inintéressant que le prochain film explore plutôt quelques façons de l’habiter.
León d’Andi Nachón et Papu Curotto
Première œuvre réalisée par un tandem argentin, Andi Nachón et Papu Curotto, León a ainsi tout du film de cuisine […]. C’est son îlot central, sa fondation la plus lisible, ainsi nettement tracée du premier au dernier plan, sans n’être jamais inquiétée. C’est cruel car c’est hélas, dans un même temps, la limite du film qui, probablement par excès de modestie, ne se risque jamais à transcender cette retenue.
Vas-tu renoncer ? de Pascale Bodet
Le film nous raconte, transposée à notre époque, l’histoire d’amitié entre Édouard Manet et Charles Baudelaire, de leur rapport un petit peu tordu, de leur souffrance aussi dans un monde de l’art et littéraire où leurs collègues qui réussissent, les galeristes, les collectionneurs, prennent des poses, mais les regardent avec mépris. Un monde qui ne les comprend pas et les rejette.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Sans un bruit : Jour 1 de Michael Sarnoski
Dans un sentimentalisme éteint, Michael Sarnoski semble ainsi avoir extirpé les mauvais penchants de ses deux aînés, balayant d’un revers de main la prodigieuse matière théorique et de sidération qui avait nourri les épopées passées.
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