L’opération « In their boots », présentée la semaine dernière par la Brave New Foundation à Los Angeles, a mis à l’honneur cinq courts métrages écrits par des soldats américains à leur retour d’Irak et d’Afghanistan.
Visible gratuitement en ligne, Enduring Erebus est l’un des cinq courts métrages présentés lors de l’opération In their boots, qui a fait appel à des soldats américains pour réaliser des films sur la guerre. Ce film d’animation de Tristan Dyer raconte l’histoire de quatre anciens combattants d’Irak et d’Afghanistan en proie à des souvenirs terrifiants qu’ils tentent de détruire dans la drogue et l’alcool.
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Richard Ray Perez, à la tête du projet, explique que l’objectif était « de faire raconter des histoires par des personnes directement touchées par la guerre, afin d’avoir un point de vue non filtré sur une narration. » Pour réaliser ces films, chaque participant a reçu un budget et une allocation en compensation du temps passé. En outre, les soldats ont été pris en charge par l’équipe de production professionnelle de In their boots.
Des soldats en guerre contre le cinéma hollywoodien
Pour les soldats, ce projet est une façon de rétablir la vérité sur la réalité d’un combat qu’ils ont mené. Tristan Dyer, considère en effet qu’Hollywood « a de bonnes intentions mais va trop souvent dans la mauvaise direction au nom du divertissement », au risque d’alimenter le fossé entre réalité et fiction. L’ancien soldat prend l’exemple d’une scène de Démineurs : « Cela ne se produirait jamais. »
Un avis que partage le réalisateur Victore Manzano qui s’étonne que ce long métrage ait gagné tant de récompenses. Cependant, selon le Los Angeles Times beaucoup des cinéastes présents pour cette opération ont concédé que l’industrie hollywoodienne savait de temps à autre faire des choses correctes.
« Nous sommes très critiques », dit Manzano, « mais je pense qu’il y a quand même pas mal de bons documentaires. »
Le cinéma à l’origine de vocations
Kyle Hartnett, l’un des soldats ayant participé au projet, n’hésite pas à expliquer que les films de guerre hollywoodiens ont joué un rôle dans sa décision de rejoindre l’armée :
« Je mentirais si je disais que le cinéma n’a pas eu d’influence sur ma décision de devenir soldat. Apocalypse Now, Platoon, tous ces films font partie de la culture de l’armée. »
Kyle s’est vite rendu compte que la réalité était bien loin de ce que montrait le cinéma : « En Irak, la guerre ne ressemblait en rien à ce que j’avais vu dans les films. (…) Quand je suis arrivée à ma formation militaire la première chose qu’on m’a dite c’est : ‘Bon, ici, on n’est pas dans Full Metal Jacket .’ «
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Anne-Sophie Balbir
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