Les premiers pas de jeunes moines dans un monastère vénitien.
Etrange, le second film de Costanzo après Private : on a du mal à savoir s’il avance masqué ou s’il se prend les pieds dans le tapis. D’abord, il y a un lieu extraordinaire : le très long et large couloir du monastère de San Giorgio, qui donne sur la lagune de Venise. Derrière ses vitraux, parfois, on voit passer un paquebot, et cette image est infiniment belle. Costanzo décrit les premiers pas hésitants, semés d’embûche, de jeunes prêtres en formation. Cette partie-là, baignée de débats théologiques sur les affres de la vocation, est passionnante.
Mais il y a aussi la musique, omniprésente, qui écrase inutilement les silences, et surtout les regards inquisiteurs que les ecclésiastiques posent les uns sur les autres, qui laissent à penser qu’ils ne penseraient qu’à se sauter dessus. Et puis cette mystérieuse pièce où, la nuit, certains se rendent en cachette pour rencontrer un personnage invisible, moribond, christique. Que veut au fond dire ce In memoria di me, film tellement sibyllin qu’on s’y perd ?