Dédié à Sergio Leone et Don Siegel, le chef-d’œuvre définitif d’Eastwood. son film le plus politique et son adieu au western.
Souhaitant punir un cowboy qui a défiguré une des leurs, des prostituées engagent un tueur à la retraite, devenu fermier, qui a renoncé à la violence mais reprend les armes pour éponger ses dettes. Avec ce film crépusculaire, Eastwood entend non seulement conclure l’histoire du western mais aussi son rapport intime avec le genre et mettre un terme à l’évolution de son personnage, réduità une simple silhouette dans les westerns de Sergio Leone, puis objet d’une humanisation et d’une complexification constantes. La star est née hors des frontières des Etats-Unis, jouet des constructions ironiques et mélancoliques de Leone, et l’acteur-réalisateur a dû rentrer au pays pour s’approprier, un peu grâce à Don Siegel mais surtout à ses propres films, les thèmes et les mythologies de l’Amérique. Impitoyable est l’aboutissement de ce travail. Eastwood y parachève ses pulsions masochistes et une obsession presque complaisante, si elle n’était teintée d’humour, pour sa décrépitude (ses chutes de cheval à répétition). Mieux : Eastwood opère un retour au classicisme, et puise son inspiration chez Wellman et Mann. Le film surprend par sa dimension politique, et celui qui fut longtemps soupçonné de fascisme montre à quel point tout pouvoir qui use de la brutalité perd sa légitimité, et dénonce une société répressive qui trouve dans l’Amérique contemporaine de la guerre du Golfe et des violences policières de sombres échos.
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