Le deuxième volet de la trilogie de Leone n’a ni l’aura mythique du premier ni la complexité onirique du troisième.
Mais cette équipée picaresque où un anarchiste irlandais et un péon lourdaud s’associent dans un Mexique de fantaisie ne manque pas de charme. « Je voulais mettre à mort le western traditionnel et le western que j’avais inventé », explique l’iconoclaste Leone, qui ajoute que l’arrivée de Sean (James Coburn) sur une moto signifie « la fin du western et le début du film politique ».
C’est un peu gros, mais certainement sincère de la part du cinéaste, fils de communiste et déçu du socialisme, qui exprime à travers cette épopée folklorique dans un Mexique à feu et à sang sa profonde désillusion par rapport aux dogmes. Leone transpose aussi dans cette œuvre drôle et morbide, située en 1913, des épisodes historiques plus récents, avec des allusions au fascisme, au nazisme, et aux camps de la mort (scènes de charniers). On doit par ailleurs souligner l’importance de la musique d’Ennio Morricone, peut-être encore plus présente ici que dans les autres westerns de Leone (y compris Il était une fois dans l’Ouest). Le minimalisme de ses entêtantes mélodies (dont le fameux refrain « Sean, Sean »), déclinées sur tous les tons à la manière de remix, est contrebalancé par des orchestrations d’une incroyable variété, et une palette musicale allant du symphonisme façon XIXe siècle à un atonalisme digne de Ligeti. Si ce n’est pas le meilleur film de Leone, c’est sans doute sa plus belle B.O.
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