Sortie en salles, en version restaurée, d’un des films phares du cinéma de science-fiction. Amusant, mais pas génial.
Ne pas s’extasier d’avance. Il n’est pas ici question de dénigrer ce film mythique, d’ailleurs assez rigolo, mais de le remettre à sa juste place. Ikarie XB, sorti en salles depuis mercredi dernier dans une version restaurée, est sans doute un film inspirant, mais certainement pas un chef-d’œuvre du cinéma (de genre ou pas).
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Certes, dès les premières minutes, on croit reconnaître l’un des décors futurs de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick, qui sortira cinq ans plus tard. On remarque aussi que les personnages semblent vêtus comme ceux de la série Star Trek (1966-1969), dans une version tout aussi pyjamesque, mais moins moulante. Plus bâillante, disons…
Puis surgit un robot qui rappelle R2D2 dans Star Wars de George Lucas. Et ainsi de suite : rétrospectivement, il est très facile de voir dans ce film séminal mais mineur des idées que l’on retrouvera dans quelques chefs-d’œuvre de la science-fiction (THX 1138, toujours de George Lucas, Alien de Ridley Scott ou Interstellar de Christopher Nolan).
Mais enfin, un film dans un vaisseau spatial est un film dans un vaisseau spatial, le robot est le personnage récurrent des films de SF, et il est courant que les explorateurs de l’espace y recherchent une nouvelle forme de vie…
Rien ne prouve en outre que les auteurs des films précités (sauf apparemment Kubrick) aient vu Ikarie XB1 (ou lu le roman qui l’a inspiré, écrit par Stanislas Lem, l’auteur de Solaris, porté au cinéma par Andreï Tarkovski en 1972). De toute façon, ils n’en auraient retenu que quelques détails.
Il n’en demeure pas moins que pour le fan de SF, Ikarie XB1 demeure un objet de fascination. Grâce à sa musique concrète, à son idéologie tarabiscotée, à son noir et blanc contrasté. Notons malgré tout qu’il se termine légèrement en queue de poisson, pour être gentil. Une sympathique curiosité, mais une étape fondamentale dans l’histoire du cinéma de SF.
Ikarie XB1 de Jindrich Polák (Tch., 1963, 1h28), avec Zdenek Stepanek, Radovan Lukavsky, Dana Medricka
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