Il est assez facile de reconnaître un très mauvais film : le souvenir qu’on en garde est inversement proportionnel à l’agacement éprouvé en le voyant. I want you exaspère donc pendant la projection et s’oublie presque aussitôt. C’est déjà ça. Car on ne souhaite à personne d’avoir l’esprit durablement embrumé par les sécrétions toxiques qu’exhale […]
Il est assez facile de reconnaître un très mauvais film : le souvenir qu’on en garde est inversement proportionnel à l’agacement éprouvé en le voyant. I want you exaspère donc pendant la projection et s’oublie presque aussitôt. C’est déjà ça. Car on ne souhaite à personne d’avoir l’esprit durablement embrumé par les sécrétions toxiques qu’exhale le cinquième long métrage de Michael Winterbottom. Sur un scénario d’une originalité démente (à sa sortie de prison, un homme revient dans sa ville natale et tente de retrouver la femme qu’il a aimée autrefois), il lâche sans jamais se lasser une débauche d’effets plus laids et plus inutiles les uns que les autres : filtres de toutes les couleurs, flous méchamment artistiques, séquences clipées, visions stroboscopiques, etc. Le déploiement de cette esthétique glauque étant destiné à faire oublier la totale incapacité du réalisateur à faire exister ses personnages. D’une infinie complaisance pour sa propre nullité, Winterbottom est bien l’emblème du cinéma britannique des années 90.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}