Jean Dujardin pris dans les rets poético-absurdes des Delépine/Kervern. Inégal mais amusant.
Un type en peignoir blanc et mules (Jean Dujardin, épaissi pour le rôle) se balade le long d’une autoroute. Il se dirige vers une communauté Emmaüs et sa ferme alternative que dirige sa sœur Monique (Yolande Moreau).
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Celle-ci est d’abord éberluée : elle n’avait pas de nouvelles de Jacques depuis plusieurs années, depuis le jour où il s’était barré de chez ses parents communistes qui lui reprochaient d’exprimer de grandes idées libérales tout en vivant à leurs crochets sans rien faire. Jacques est persuadé qu’un jour il réussira, car il vient d’avoir une grande idée : rendre beau les gens pauvres.
Il crée son entreprise (I feel good), organise un voyage en Bulgarie où quelques compagnons d’Emmaüs passeront sous le scalpel des chirurgiens esthétiques locaux… Jean Dujardin chez Kervern et Delépine, le projet est déjà assez fou. L’acteur semble pourtant heureux comme un pape. Il interprète avec talent ce personnage de gars immature, mytho-mégalo hyperactif (on pense un peu au rôle que jouait Belmondo dans L’Incorrigible, mais on est, avec Jacques, devant un cas qui relève de la psychiatrie).
Dujardin y va à fond dans le bon gros délire (il faut le voir essayer de convaincre un des compagnons d’Emmaüs qu’il faut qu’il “sorte de sa zone de confort”…). Toute la partie chez Emmaüs est relevée et rythmée, mais le film s’épuise un brin lors du séjour en Bulgarie, un peu lourd métaphoriquement. Heureusement, la chute du film est désopilante.
I Feel Good de Benoît Delépine et Gustave Kervern (Fr., 2018, 1 h 43)
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