La saga Hunger Games s’achève sur un excellent dernier épisode sombre et hyper contemporain.
Fin de cycle pour la franchise Hunger Games qui, outre un bilan comptable renversant (deux milliards de dollars de recettes dans le monde) aura constitué la fresque young adult la plus passionnante des 2010’s et offert à Hollywood l’une de ses nouvelles égéries (Jennifer Lawrence). Après un avant- dernier volume en forme de transition un peu dispersée, qui redistribuait les enjeux de la saga et épousait une tonalité légère, cet épisode conclusif fait le pari de la ligne claire et d’une gravité unique à l’échelle du divertissement pour kids.
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Revoilà donc Katniss Everdeen, ses amants et son équipe de rebelles plongés dans un nouveau jeu de piste à la recherche de Snow, affreux président d’une société dystopique qui asservit la jeunesse et manipule l’opinion à grand renfort de propagande. Sur le modèle des jeux vidéo primitifs, le film adopte une forme de linéarité assez ludique, où l’action progresse par simples paliers, trimballant la petite escouade adolescente de pièges en passages secrets à la faveur de séquences hyper spectaculaires, mises en scène avec une efficacité tranchante.
Au terme de ce parcours fléché, l’héroïne atteindra évidemment l’ultime boss, mais aussi la clé de toute la franchise : sa mue vers l’âge adulte. Car sous ses airs d’action-movie, Hunger Games en revient toujours à ce motif de la littérature pour jeunes filles, réinterprétant les romans d’initiation sur un mode guerrier, qui atteint ici un niveau de cruauté saisissant. Pour devenir femme, Katniss Everdeen doit ainsi littéralement tuer la mère, mais aussi vaincre les dix plaies de l’époque : elle traverse une catastrophe écologique, fait l’apprentissage du cynisme politique (rebelles comme dictateurs finissant dans le même bateau ivre) et découvre la violence froide du terrorisme au détour d’une scène glaçante. C’est là toute l’habileté de la franchise Hunger Games, qui aura su réinjecter une forme de morbidité et d’angoisse contemporaine au cœur d’un archaïque récit d’émancipation adolescente.
La saga s’achève certes sur un embarrassant chromo sentimentaliste, calqué sur un célèbre plan médaillon du premier Twilight, mais personne n’est dupe : Katniss Everdeen, comme Bella avant elle, ne croit plus au romantisme. Elle a déjà embrassé la mort.
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