Qu’est-il arrivé à Karim Dridi ? La première demi-heure de Hors jeu est fidèle à ce qu’on connaissait du cinéaste jusque-là. Bonne franquette, ambiance populo et métissée du quartier parisien de Belleville filmé presque comme Marseille, où se côtoient des marginaux sympathiques comme Ange, comédien loser, et Concepción, Espagnole exubérante et fofolle, qui font connaissance […]
Qu’est-il arrivé à Karim Dridi ? La première demi-heure de Hors jeu est fidèle à ce qu’on connaissait du cinéaste jusque-là. Bonne franquette, ambiance populo et métissée du quartier parisien de Belleville filmé presque comme Marseille, où se côtoient des marginaux sympathiques comme Ange, comédien loser, et Concepción, Espagnole exubérante et fofolle, qui font connaissance lors d’un inénarrable casting de pub. Ça se poursuit dans le même registre avec des piliers de bistrot qui disputent un match de foot semblable à celui de My name is Joe de Ken Loach. Puis, patatras ! Dridi se lance dans le théâtre pirandellien. Ange disjoncte et, s’identifiant à un gangster de fiction, il prend en otage, aidé par Concepción, des vedettes médiatiques : Patrick Bruel, Michel Galabru, Arielle Dombasle, Miou-Miou chacun dans leur propre rôle. Un sommet de prétention auteuriste, qui se veut sans doute génialement démystificateur et subversif. Or, cette idée de mettre sur la sellette des comédiens célèbres, de leur inculquer un peu d’humilité, de les tenir symboliquement « en respect » avec une arme à feu, n’est qu’un simulacre démagogique.
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