Mais qu’est-il arrivé à Jane Campion ? Où sont passés les tourments fiévreux et obsessionnels de ses héroïnes, leurs portraits torturés où couve la haine de leur féminité, les plongées de la réalisatrice dans leurs chaos intérieurs, sa finesse de perception ? Dans Holy smoke, tout semble parti en fumée. Avec cette histoire fumeuse (on […]
Mais qu’est-il arrivé à Jane Campion ? Où sont passés les tourments fiévreux et obsessionnels de ses héroïnes, leurs portraits torturés où couve la haine de leur féminité, les plongées de la réalisatrice dans leurs chaos intérieurs, sa finesse de perception ? Dans Holy smoke, tout semble parti en fumée. Avec cette histoire fumeuse (on ne s’en lasse pas) de Ruth, jeune fille partie en Inde et tombée sous la coupe d’une secte, puis ramenée de force par ses parents qui la livrent à un « désenvoûteur », comme on placerait un agneau dans la gueule du loup, le spectateur se perd en conjectures et en tentatives de légitimation… Qu’a voulu nous raconter Campion ? De la fumette new-age désaltérée au lassi avec hallucinations à l’appui (on a droit au troisième oeil qui s’ouvre sur le front de Ruth sous les lasers dorés provoqués par le regard du gourou, à Ruth en Shiva), on passe à une « passion destructrice » en huis clos aussi excitante et sauvage qu’une dispute entre une ado au nombril à l’air et un prof de bonne conduite. A l’issue de ces deux heures, on est d’autant plus déroutés par tant de stérilité inepte que Jane Campion ne nous a jamais habitués à cela.
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