Découvrez sans plus attendre toutes nos critiques des sorties cinéma de la semaine.
Cette semaine, on découvre des récits d’émancipations dans Pas… de quartier, La Colline où rugissent les lionnes et Babysitter et les marges se livrent grâce à Hit The Road et Ghost Song.
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La Colline où rugissent les lionnes de Luàna Bajrami
Soudain, alors que Luàna Bajrami tient fermement les rênes de son teen-movie solaire, tourné au Kosovo, son pays d’origine, la primo-réalisatrice disparaît derrière un simili film de hold-up, ni fait ni à faire. Autour de la table de montage, tout le monde semble s’être endormi. Dommage car le film, sa première heure donc, est vraiment bien. Et même formidable. Par Emily Barnett
Pas… de quartier de Paul Vecchiali
La commedia dell’arte Pas… de quartier est musicale mais elle est aussi une fable politique. Ainsi de Mimosa, patron-patronnante du cabaret qui philosophe : “Les homos, les hétéros, ça n’existe pas, il n’y a que des sexuels.” Dans ce récit où des hommes aiment des hommes, les femmes, comme toujours chez Vecchiali, sont à la fois une bouée de sauvetage et un appel du large. Par Gérard Lefort
L’Affaire Collini de Marco Kreuzpaintner
Certes, L’Affaire Collini – et c’est évidemment son mérite –, dénonce une justice allemande qui fut longtemps aveugle à la vérité des crimes atroces perpétrés pendant la Seconde Guerre mondiale en Europe. Mais cette volonté acharnée et ludique d’un scénario à vouloir nous faire patienter pour nous la livrer finit par mettre mal à l’aise et nous irriter. Par Jean-Baptiste Morain
Hit The Road de Panah Panahi
Hit The Road est un film de voiture qui avance d’abord selon une logique de contrastes, de contraires, voire de paradoxes que de nombreux plans viennent exprimer, relayant délibérément l’action de la scène au second plan, tandis qu’au premier se tient un personnage songeur et inactif. C’est d’abord comme un road trip, joyeux et gentiment excentrique, qu’il nous faut l’envisager. Par Marilou Duponchel
Babysitter de Monia Chokri
Alors que l’une des grandes qualités de La Femme de mon frère, film moins joli (esthétiquement), mais plus attentif à ses personnages, prenait le temps de leur donner vie et chair, de les creuser, de les sortir des clichés. Ici, leur sort nous laisse indifférent parce qu’ils ressemblent à des marionnettes sans âme qui gesticulent vainement. Dommage. Par Jean-Baptiste Morain
Ghost Song de Nicolas Peduzzi
Des vies cabossées de ses protagonistes aux futurs incertains, Nicolas Peduzzi (auteur du très beau Southern Belle, 2018, déjà situé à Houston) façonne une série de portraits aussi lyrique que trash, à la croisée des dispositifs entre fiction et documentaires d’un Roberto Minervini (The Other Side) et de l’esthétisme brutal et sans concession des premiers travaux d’Harmony Korine (en particulier Gummo). Par Ludovic Béot
La Femme du fossoyeur de Khadar Ayderus Ahmed
Épousant les lignes narratives du pur mélo, La Femme du fossoyeur cultive pourtant l’humour et la légèreté. Il rejette tout misérabilisme et ne se complaît jamais dans une logique de scénario punitive qui accablerait ses personnages de toutes les injustices imaginables. Le récit s’inscrit au contraire dans une forme d’épure et atteint ses plus belles notes quand il se met à composer des tableaux simples mais d’une grande force. Par Ludovic Béot
Sentinelle Sud de Mathieu Gérault
Réveillant le classicisme implacable des polars des années 1970 de Sydney Lumet, Sentinelle sud est un thriller aussi tranchant qu’une étude complexe sur les âmes torturées des soldats de retour en France. C’est la grande force du film, réussir à mêler les deux tableaux avec la même rigueur, sans jamais qu’aucun des deux n’affaiblisse l’autre. Par Ludovic Béot
Downton Abbey 2 : une nouvelle ère de Simon Curtis
Simon Curtis reprend les codes qui avaient été instaurés dans la série, y compris cette manie agaçante et systématique de mettre des plans de coupe entre chaque scène pour aider le spectateur à comprendre où il se trouve, comme s’il ne pouvait pas le comprendre seul. Comme d’habitude, les costumes sont bien coupés, la Méditerranée plus bleue qu’elle ne l’a jamais été et chaque acteur se montre à la hauteur de sa réputation. Par Jean-baptiste Morain
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