Moins ambitieux formellement que La Guerre sans nom et De l’autre côté du périph , deux précédentes réussites documentaires de Bertrand Tavernier, Histoires de vies brisées ? Les “double peine” de Lyon est un bon film d’intervention rapide, le cri d’alarme d’un cinéaste révolté par l’indifférence devant l’injustice absolue que constitue le système français de […]
Moins ambitieux formellement que La Guerre sans nom et De l’autre côté du périph , deux précédentes réussites documentaires de Bertrand Tavernier, Histoires de vies brisées ? Les « double peine » de Lyon est un bon film d’intervention rapide, le cri d’alarme d’un cinéaste révolté par l’indifférence devant l’injustice absolue que constitue le système français de la « double peine ». Applicable aux seuls étrangers, ce déni de justice consiste à ajouter l’expulsion du territoire national à une première condamnation pour un délit quelconque.
La grande réussite du film tient à son approche individuelle plutôt que globale, sa capacité d’écoute face à des hommes et des femmes auxquels est soudain accordée toute la durée nécessaire pour raconter un combat qui se confond avec leur existence. Tous disent leur désarroi et leur révolte de devoir se débattre dans les rets d’une réglementation ouvertement hostile, conçue pour décourager tout espoir et saccager toute volonté de réintégration. Et tous répètent leur déception d’être si violemment rejetés par un pays qui est pourtant le leur depuis toujours. Loin des beaux discours et des déclarations de principes, Histoires’ dévoile les destinées humaines terriblement concrètes qu’a créées le scandale politique de la double peine.
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