Quand Cukor s’essaie à l’angoisse psychologique.En version originale, ce remake d’un film anglais de 1940 s’intitule Gaslight, c’est à dire, littéralement, « lumière du gaz ». Ce titre éclaire, si l’on peut dire, le principe du film, qui repose sur les contrastes lumineux (y compris sur les baisses d’intensité de l’éclairage au gaz), ombres, obscurité, et sur […]
Quand Cukor s’essaie à l’angoisse psychologique.
En version originale, ce remake d’un film anglais de 1940 s’intitule Gaslight, c’est à dire, littéralement, « lumière du gaz ». Ce titre éclaire, si l’on peut dire, le principe du film, qui repose sur les contrastes lumineux (y compris sur les baisses d’intensité de l’éclairage au gaz), ombres, obscurité, et sur les bruits, destinés à entretenir un climat angoissant. Une sorte de terrorisme exercé par un pianiste, Gregory Anton (Charles Boyer), sur son épouse Paula (Ingrid Bergman), après avoir, suppose-t-on, supprimé la tante de celle-ci pour des raisons crapuleuses. Il serait trop facile d’assimiler ce rare film de terreur de George Cukor, cinéaste rompu à la comédie sophistiquée et au drame mondain, à une simple incursion en territoire hitchcockien. Si chez Hitchcock l’angoisse repose avant tout sur une architecture dramaturgique, sur des effets de cadre et de mise en scène, Cukor s’appuie essentiellement sur les acteurs, sur l’incarnation. D’abord en utilisant Charles Boyer, habituellement french lover de service, et Joseph Cotten, qui venait à peine de faire le serial killer de charme chez Hitchcock (dans L’Ombre d’un doute), dans des contre-emplois absolus, ensuite en s’appuyant sur les qualités émotionnelles (débordantes) du jeu d’Ingrid Bergman, et sur la sensualité naturelle de l’actrice, qui deviennent le vrai sujet du film. Sous des dehors victoriens, Hantise traite en fait de l’hystérie féminine et masculine, et distille un malaise très sexuel.
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