Au tournant des années 60, cette compagnie anglaise a réinjecté du sang frais dans le genre vampire.
A la fin des années 50, la modeste société de production britannique Hammer fondée par James Carreras et Anthony Hinds accède à la gloire en réactivant les monstres du patrimoine de l’âge d’or du fantastique américain des années 30. Dracula, Frankenstein, le loup-garou et la momie recouvrent ainsi une seconde jeunesse, grâce à la couleur, une escalade dans la violence et la cruauté, de nouvelles stars du genre (Peter Cushing, Christopher Lee), et le talent du metteur en scène Terence Fisher. C’est Fisher qui réaliseLe Cauchemar de Dracula (1958), libre adaptation du roman de Bram Stocker qui accentue la bestialité et la puissance érotique du vampire, interprété par un Christopher Lee magnétique, effrayant et muet.
Fisher, davantage intéressé par le baron Frankenstein auquel il consacrera un cycle magnifique, réalise Dracula, prince des ténèbres en 1966 puis cède la place à des cinéastes moins doués (Roy Ward Baker, Freddie Francis,Peter Sasdy), toujours sous l’égide de la Hammer.Les Cicatrices de Dracula, Dracula et les femmes, Une messe pour Dracula,Le Cirque des vampires entérinent la décadence artistique et thématique du mythe, en y injectant toutefois des variantes perverses ou iconoclastes(le sadomasochisme, l’anticléricalisme, l’homosexualité). La dégradation semi-parodique s’accentue avec Les Sept Vampires d’or (1974) de R. W. Baker, co-production avec la Shaw Brothers de Hong Kong qui mêle vampirisme et kung-fu ! Dracula 73 (1972) et Dracula vit toujours à Londres (1973) d’Alan Gibson sont des séries B glaciales et pop, sortes de serials postmodernes qui propulsent Dracula dans l’Angleterre des années 70 et méritent une réévaluation : Dracula, caché dans un bureau de la City londonienne, est devenu le PDG d’une multinationaleet fomente avec des militaireset des capitalistes un complot visantà empoisonner les réserves d’eaude la perfide Albion !
La Hammer a également produit une reconstitution fantaisiste des forfaits sadiques et saphiques de la Comtesse Bathory (Comtesse Dracula, 1971) et un étonnant film de cape et d’épée, Captain Kronos, Vampire Hunter (1972) signé par Brian Clemens,le scénariste inspiré de Chapeau melon et bottes de cuir. Toute une époque.
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