Les portes grincent, les fenêtres claquent… On l’a déjà vu cent fois.
La franchise Halloween a bizarrement réussi à laisser planer autour de cet énième come-back une attente extrêmement forte, grâce à un anniversaire (40 ans “jour pour jour”, donc le 31 octobre pour ceux qui suivent) et deux guests de luxe : John Carpenter, qui compose pour la première fois la musique d’un film qu’il n’a pas réalisé ; et Jamie Lee Curtis, première scream queen de la saga, qui a passé les quatre dernières décennies à refuser des ponts d’or (et même tenter d’organiser la mort de son personnage).
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Tout ça pour marquer quoi ? Rien, sinon l’obsolescence intégralement consommée du mythe Halloween : intégralement, au sens où plus aucune espèce d’ironie méta, de réécriture réflexive ne semble pouvoir faire vibrer ces plans mille fois vus de portes de placards, de fenêtres pavillonnaires, de couteaux de cuisine et de cintres qui frémissent. C’est du déjà-vu des plus ennuyeux, cette fois sans possibilité de redoubler encore le fond, et renverser une machine exténuée.
Ce n’est ni la faute de Carpenter (qui aurait pu se fouler un peu plus qu’en collant un beatbox à sa BO de 1978, certes), ni celle de Curtis (qui tente un truc de survivaliste exaltée par le retour de son bourreau), ni même celle de David Gordon Green (totalement miscasté : vous avez vu un film d’horreur dans son CV ?), mais celle d’une industrie à court d’épices, pour qui il est grand temps de cesser de servir cette soupe au potiron.
Halloween de David Gordon Green (E.-U., 2018, 1 h 46)
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