La paranoïa est dans le pré. Encore un film rural qui déçoit par son épilogue fantastique un peu facile.
Le thriller rural est décidément devenu un genre particulièrement exploité par les premiers films. Après Bullhead, Petit Paysan et Une pluie sans fin, voici Gutland tout droit venu du Luxembourg. Le titre du film, le “bon pays”, désigne une région agricole du Grand-Duché. Un vagabond silencieux y trouve refuge au sein d’un petit village. D’abord hostiles avec l’inconnu, ses habitants vont petit à petit l’aider et l’accepter dans leur communauté. Mais ce petit cercle paraît trop adorable pour être parfaitement sincère.
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Comme ses prédécesseurs du genre, le film de Govinda Van Maele partage la même inclination pour un scénario tout en maîtrise et doté d’une mécanique narrative minutieuse. Si Petit Paysan allait chercher du côté d’Hitchcock, et Bullhead dans le drame shakespearien, Gutland n’est pas sans rappeler les thrillers paranoïaques de Polanski dans sa façon de tisser la toile d’une micro-société étouffante et étrange à partir d’actions anodines.
Mais au moment de révéler ses nombreuses zones d’ombre, le récit troque soudain son réalisme pour le fantastique et on soupçonne cette irruption du genre de n’être qu’un gadget pour faciliter la résolution de l’intrigue. Une déception vite remplacée par un certain agacement lorsque, dans son épilogue, le film se met à formuler une parabole sociologique à l’ironie grinçante dont l’auteur, satisfait, semble jouir allègrement.
Gutland de Govinda Van Maele (Lux., Bel., All., 2018, 1 h 47)
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