Trois films asiatiques qui n’ont pour point commun que leur beauté et leur origine continentale. Par ordre d’importance, on commencera par Goodbye South, Goodbye qui, en 1996, avait marqué une nouvelle étape dans la grande aventure de la modernité cinématographique. Filmant les jours et les nuits d’un groupe de jeunes gouapes de Taipei en longs […]
Trois films asiatiques qui n’ont pour point commun que leur beauté et leur origine continentale.
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Par ordre d’importance, on commencera par Goodbye South, Goodbye qui, en 1996, avait marqué une nouvelle étape dans la grande aventure de la modernité cinématographique. Filmant les jours et les nuits d’un groupe de jeunes gouapes de Taipei en longs plans-séquences aussi fixes que magistraux, HHH se livre à un magnifique travail à la fois d’abstraction et de précision concrète. Abstraction quand il se débarrasse de la dramaturgie classique, d’une histoire avec début et fin, des dialogues signifiants et de la graisse psychologique ; concrétude lorsqu’il capte avec une netteté maximale les regards, les gestes, les lieux, les postures et la façon d’être ensemble des personnages qu’il regarde. Il en résulte un film d’une force et d’une beauté incroyables sur la nuit urbaine et le mal-être contemporain d’une jeunesse perdue dans un monde sans utopie ni futur ni ligne de fuite.
Cure est le film le plus connu du jeune Kurosawa, sans doute pour son ancrage dans le genre thriller et son histoire de tueur en série à la Seven. Mais Kurosawa se distingue aisément des blockbusters américains par son style aiguisé, son absence de happy end ou d’explications rassurantes, sa vraie folie interne. Là où Seven n’est que savoir-faire spectaculaire, Cure est profondément hanté par une angoisse contagieuse qui suinte de chaque photogramme.
Moins dense et moins prégnant que les deux précédents, plus léger et court en mémoire, Made in Hong Kong n’en demeure pas moins un bel exercice de mise en scène acérée, moderne, elliptique, en prise sur le pouls urbain. Entre Wong Kar-wai et Tsai Ming-liang, Fruit Chan prouvait là que le cinéma hong-kongais n’était pas éternellement condamné aux films d’action, de triades ou de chevalerie. Les bonus sont un peu chiches (le chapitrage de rigueur et des présentations de Thierry Jousse), mais comme souvent, ce sont avant tout les films qui comptent.
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