Deux films étonnament différents et complémentaires.
Les films Dans la famille « deux films d’un auteur en un DVD », je demande Chantal Akerman. Réunir Golden Eighties et Toute une nuit est un choix judicieux, d’abord parce que Toute une nuit est une merveille peu connue d’Akerman, mais surtout parce que ces deux films incarnent parfaitement les deux veines principales de la cinéaste : la comédie rêvant de classicisme hollywoodien filtré par la cinéphilie européenne et la modernité radicale non filtrée. Coloré, solaire, bourré de vie, Golden Eighties, c’est Akerman se souvenant avec gratitude de Minnelli, de Donen, faisant un petit détour par Demy et préfigurant Vénus beauté. Nocturne, lunaire, fondé sur le plan-séquence fixe, la gestuelle économe, la dramaturgie infinitésimale et la quasi-absence de dialogue, Toute une nuit est comme l’envers, ou plutôt la face complémentaire et nécessaire de Golden Eighties, un film qui doit autant aux Straub qu’à Hergé (la nuit moite de Bruxelles évoque lointainement le début de L’Etoile mystérieuse). Superbe double séance.
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