C’est un fait entendu, Godzilla, le gros lézard pataud, fait désormais partie du panthéon cinématographique, aux côtés de King Kong et du T-Rex de Jurassic Park. Au point d’être revisité par Roland Emmerich et Dean Devlin, réalisateurs d’un remake en cours avec Jean Reno ! Comme on peut craindre de l’équipe d’Independence Day une […]
C’est un fait entendu, Godzilla, le gros lézard pataud, fait désormais partie du panthéon cinématographique, aux côtés de King Kong et du T-Rex de Jurassic Park. Au point d’être revisité par Roland Emmerich et Dean Devlin, réalisateurs d’un remake en cours avec Jean Reno ! Comme on peut craindre de l’équipe d’Independence Day une bonne dose de révisionnisme, il est préférable de se pencher sur la réédition du film original. Ce mot prend ici tout son sens puisqu’il est enfin possible de voir en France le montage initial du film d’Inoshiro Honda. La version américaine exploitée jusqu’ici en Europe massacra sa structure à coups de scènes additionnelles et de nouveau héros Raymond Burr (le futur Homme de fer), Américain venu commenter les actes du reptile géant, comme en atteste le rapport de la destruction de Tokyo vue de sa chambre d’hôtel plus favorables au bon sens d’une Amérique, alors siroteuse d’atomic-soda, qui aurait pu s’offusquer des nombreuses allusions à Nagasaki. Le découvrir dans sa version non expurgée rend à Godzilla toute son intensité dramatique. Il ne s’agit plus uniquement d’un simple film de monstre mais surtout d’un bouleversant film à échelle humaine qui piétine l’image rigolarde du Kaiju Eiga (film de monstres) que donna sa pléthore de suites, dont sept sont éditées aujourd’hui. Au total, un impressionnant zoo peuplé de bestioles délirantes comme Hedorah, immonde créature junkie, accro à la pollution, une campagne idéale pour appuyer Dominique Voynet où le meilleur (Invasion planète X) côtoie des œuvres mineures (Le Fils de Godzilla, Le Retour de Godzilla), aux scénarios particulièrement édifiants quoique visionnaires. Ainsi l’ouverture des Envahisseurs attaquent, présentant une île où cohabitent des créatures antédiluviennes, stupéfiant clone de la base de Jurassic Park, vingt-cinq ans plus tôt. Une troublante et sympathique impression de mouvement perpétuel, de recyclage qui persiste lorsque Tim Burton transpose littéralement dans son Mars attacks! des scènes d’Invasion planète X, quand la Toho demande à ses scénaristes de composer une nouvelle jeunesse pour le grand singe de Schoedsack & Cooper (King Kong s’est échappé). Bref, une autre idée de la « grande famille du cinéma ».
HK Vidéo, collection Kaiju.
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