Kitano met en scène sa panne d’inspiration dans un film parfois plaisant, souvent pénible.
L’éreintant Takeshis’ avait laissé le cinéma de Kitano à l’état d’œuvre sans plus de promesses sinon la revisitation mortifère d’elle-même, au bord de la mort cérébrale. En toute logique, ce Glory to the Filmmaker! s’ouvre donc sur un examen neurologique. Et, surprise, cette fois la scène intrigue. Une figure à l’effigie du cinéaste, mi-pantin mi-Playmobil à échelle humaine, passe une IRM. En pure perte, puisqu’on aura beau scruter, rien de discernable n’apparaît à l’intérieur du crâne de plastique. Sur ce mode plaisant, le film étale alors les angoisses d’homme creux de Kitano, épousant la forme pataude mais quelquefois réjouissante d’une succession de pastiches grotesques (d’Ozu à lui-même), inachevés comme autant d’échecs à raviver un cinéma aux désirs éteints. Ces scènes amusent avec circonspection, elles ne mènent nulle part, et le film ne le sait que trop bien. Le récit implose donc à mi-parcours. Et dans cette sortie de route, entre atonie et boursouflure, Kitano exhibe jusqu’à la gêne ce qu’il voudrait tant surplomber, le constat désolant d’un irrémédiable embourbement.
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