Ce film portugais, tourné entre le Tage et la gare routière d’un petit village, met en scène des territoires où les protagonistes tentent de se préserver hors du monde : le fleuve où Gloria, une fillette de 12 ans, se retire secrètement avec Ivan, la maison familiale de Vincente incendiée par son frère… De l’atmosphère […]
Ce film portugais, tourné entre le Tage et la gare routière d’un petit village, met en scène des territoires où les protagonistes tentent de se préserver hors du monde : le fleuve où Gloria, une fillette de 12 ans, se retire secrètement avec Ivan, la maison familiale de Vincente incendiée par son frère… De l’atmosphère irréelle, menaçante, marécageuse qui baigne ce film aux couleurs nocturnes, rien ni personne ne parvient malheureusement à se dégager, à se hisser hors de cette nuit. La réalisatrice tente d’épaissir la narration du film par un climat de mystère général, mais les scènes tournent à vide. Les personnages, qui fonctionnent tous à circuit fermé, ne jouent à cache-cache qu’avec eux-mêmes. Il en résulte un hiératisme général, qui flirte parfois avec la pose. Les plans sont certes très construits et souvent très beaux, comme les compositions d’arbres aux troncs noirs, mais la majesté des lieux reste vaine. De ces rideaux de pluie, de ces bois sombres, de ces maisons de pierre épaisse, de cette terre humide qui borde le lit du fleuve, on aurait aimé que s’élèvent des fumets plus prégnants.