Parmi le bouquet de films du cinéaste anglais Ken McMullen qui ressortent actuellement, Ghost dance nous partage entre intérêt et ennui. Tourné en noir et blanc et en couleurs, en français et en anglais, à Paris et à Londres, il s’agit d’une méditation fumeuse et parfois bien longue sur les fantômes. On appréciera plus ou […]
Parmi le bouquet de films du cinéaste anglais Ken McMullen qui ressortent actuellement, Ghost dance nous partage entre intérêt et ennui. Tourné en noir et blanc et en couleurs, en français et en anglais, à Paris et à Londres, il s’agit d’une méditation fumeuse et parfois bien longue sur les fantômes. On appréciera plus ou moins la pertinence du discours, qui s’interroge par exemple sur « la vie intérieure des choses », mais on peut glaner çà et là des réflexions poétiques et malignes sur « les personnages intériorisés du passé ». Malheureusement, McMullen ne s’avère pas être un cinéaste génial : quand le texte faiblit, on prend donc le risque de s’ennuyer ferme. Les deux très bonnes raisons de sortir de cette torpeur sont l’humour de McMullen et l’inoubliable Pascale Ogier. Il faut entendre le dialogue de Pascale avec le philosophe Jacques Derrida : « J’ai une idée. Quelle est l’idée de ton idée ? L’idée de mon idée est que je n’ai pas d’idée. » Hilarant. Pour cette ironie constante, pour les digressions de Derrida et pour Pascale, dont la beauté lunaire est filmée sous toutes les coutures par un McMullen amoureux, Ghost vaut bien une Dance.