Dernier titre de Kitano demeuré inédit chez nous, Getting Any ? a enfin les honneurs d’un distribution française. Si Getting Any ? est le dernier de la liste, c’est parce qu’il s’agit d’une comédie qui ressemble davantage aux émissions télévisées de Beat Takeshi, le Mister Hyde de l’artiste Kitano, qu’aux films de yakusas stylisés tant […]
Dernier titre de Kitano demeuré inédit chez nous, Getting Any ? a enfin les honneurs d’un distribution française. Si Getting Any ? est le dernier de la liste, c’est parce qu’il s’agit d’une comédie qui ressemble davantage aux émissions télévisées de Beat Takeshi, le Mister Hyde de l’artiste Kitano, qu’aux films de yakusas stylisés tant appréciés par le public occidental. Coincé entre deux beaux films, Sonatine et Kids Returns, Getting Any ? apparaît comme une récréation qui risque de dérouter bon nombre de fans de Kitano mal informés sur la nature de ses sketches et de ses shows télévisés qui l’ont rendu célèbre au Japon. Getting Any ? se présente en effet comme un assemblage rudimentaire d’épisodes burlesques, absurdes, volontiers débiles, reliés par une trame des plus basique (un type veut baiser, un point c’est tout). L’absence de bon goût n’a d’égale que celle de mise en scène. La qualité de l’humour de Kitano évolue entre celui de la revue Hara-kiri, Coluche mais aussi Stéphane Collaro, les calembours en moins. Getting Any ? est un foutoir assez inimaginable qui débute sur un ton relativement sobre pour s’achever dans l’hystérie la plus totale. Un ahuri puceau comme on ne pensait en trouver que dans les plus basses sexy comédies italiennes découvre en regardant un téléfilm érotique que les femmes aiment le sexe en voiture, donc décide d’acheter une voiture. Jusqu’ici tout se tient. Cette première tentative se soldera par un échec et notre héros va ensuite se transformer, au gré de l’imagination tordue de Kitano, en braqueur de banques, acteur dans un film de samouraï, yakuza malgré lui, homme invisible (pour mater des filles au sauna ou sur un tournage de film porno) et finalement en mouche à merde géante terrorisant le Japon (vous avez bien lu, et je vous passe les détails scatologiques). Obsédé par une étrange association sexe-moyens de transport, le personnage principal rêve aussi de prendre l’avion, car il pense que les hôtesses de l’air montrent leur sein aux passagers. Ce descriptif non exhaustif ne donne qu’une faible idée du délire kitanien. On peut évidemment rester de glace devant de telles pitreries, insensible à l’humour régressif, et indifférent à la satire des mœurs japonaises évidente derrière ces plaisanterie de corps de garde. Le culte de la consommation, de la performance, de la réussite sociale en prennent un coup au passage. Les nerfs du spectateur aussi, qu’il soit scandalisé, mort de rire, ou pris d’une grosse fatigue (rayer les mentions inutiles).