L’histoire de Gertrud, grande amoureuse, cruellement déçue par les trois hommes de sa vie : son mari, qui ne pense qu’à sa nomination au Ministère, son jeune amant, égoïste et cynique, son premier amour, un poète vieillissant et amer. Adapté d’une pièce de Hjalmar Söderberg, Gertrud est un chef-d’œuvre absolu. Cette évidence ne fut pas […]
L’histoire de Gertrud, grande amoureuse, cruellement déçue par les trois hommes de sa vie : son mari, qui ne pense qu’à sa nomination au Ministère, son jeune amant, égoïste et cynique, son premier amour, un poète vieillissant et amer. Adapté d’une pièce de Hjalmar Söderberg, Gertrud est un chef-d’œuvre absolu. Cette évidence ne fut pas partagée par tout le monde à l’époque de sa sortie parisienne où le film, seulement défendu par certains jeunes critiques, fut éreinté d’une manière aussi ignoble que stupide par la presse qui osa traiter Dreyer de sénile, et ignoré par le public. Dreyer ne s’en remettra pas, et Gertrud restera son dernier film (il ne pourra mener à terme son projet de la vie du Christ, en couleur, et avec Anna Karina). Jean-Luc Godard écrivait, dans les Cahiers du cinéma, « Gertrud est égale, en folie et en beauté, aux dernières œuvres des Beethoven. » Ce sublime portrait de femme aura une influence décisive sur le travail cinématographique à venir d’Éric Rohmer et Jean-Marie Straub (dans Du jour au lendemain par exemple). On peut s’étonner en revanche que Lars von Trier se réclame de Dreyer, alors que ses films n’ont retenu que certains thèmes chers au cinéaste (l’intolérance, la souffrance,?) et proposent l’antithèse, voire la négation, de l’art du grand maître danois.
Également disponibles dans la même collection, deux autres chefs-d’œuvre indispensables de Dreyer, Jour de colère (1943) et Ordet (1955)
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