Alors que la Maison Blanche se demande encore quelle réponse apporter aux menaces terroristes ayant conduit Sony Pictures à ne pas sortir son film The Interview, George Clooney blâme Hollywood et les journalistes.
George Clooney n’est pas content, et il y a de quoi. Dans une interview à Deadline, l’acteur et réalisateur s’est très clairement exprimé sur l’affaire du hack de Sony Pictures, qui s’est soldée par la décision du distributeur et producteur américain de ne pas sortir le film The Interview, sous la pression de menaces terroristes.
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Clooney s’en prend tout d’abord aux médias qu’il accuse de frivolité:
« Ils jouaient du violon pendant que Rome brûlait, alors qu’il y avait une véritable histoire qui avait lieu. Avec un peu de travail, vous pouviez trouver que ce n’était pas juste probablement la Corée du Nord [qui était l’auteure de l’attaque, ndlr], mais que c’était bien la Corée du Nord. L’expression « Guardians of Peace » a été utilisée par Nixon lors d’un voyage en Chine. On lui avait demandé pourquoi il avait choisi d’aider la Corée du Sud et il avait répondu que c’était parce qu’on était les « gardiens de la paix ». Nous parlons ici d’un véritable pays décidant des contenus auxquels nous allons avoir accès ou non. (…) C’est une comédie débile, mais en vérité, elle dit désormais beaucoup de nous. Nos avons la responsabilité de nous élever contre ça. Il ne s’agit pas juste de Sony, mais de nous tous, dont mes amis de la presse qui ont la responsabilité de se demander: qu’est-ce qui est important? Quelle est l’histoire à couvrir ici? Le hack est terrible car il a nui à tous ces gens. Leurs dossiers médicaux, c’est horrible, leurs numéros de sécurité sociale. Et puis faire volte-face et menacer de faire exploser les gens, ça c’est la définition même du terrorisme ».
Sony Pictures en a au passage pris pour son grade, l’acteur estimant que le distributeur avait lâché The Interview « non parce qu’il était effrayé mais parce que les cinémas avaient décidé de ne pas le projeter. Et ils avaient décidé de ne pas le faire car ils avaient parlé avec leurs avocats et ces avocats leur ont dit que si quelqu’un mourrait dans un de ces cinémas, ils en seraient tenus responsables« . Pour lui, les acteurs d’Hollywood ont « couru se réfugier dans les collines« .
George Clooney est également revenu sur l’échec de sa pétition, qu’il avait lancée à « à peu près tous les dirigeants de toutes les grandes entreprises » et qui visait à « soutenir la décision de Sony de ne pas accéder aux exigences des hackers ». Les pirates informatiques réclamaient que Sony lâche The Interview, qualifié par la Corée du Nord de « déclaration de guerre » (rappelons que le film met en scène deux agents secrets amateurs missionnés en Corée du Nord pour tuer Kim Jong-un, qui s’appelle bien comme le leader du pays dans le film). Or, personne n’a signé la pétition, au grand désespoir de Clooney. Conclusion de l’acteur:
« Faites tout ce que vous pouvez pour sortir ce film. Pas parce que tout le monde doit le voir, mais parce qu’on ne va pas me dire que je ne peux pas le voir. C’est la partie la plus importante. De tous les gens merdiques, on ne peut pas laisser Kim Jong-un nous dire qu’on ne pas voir quelque chose. »
(Par ailleurs, nous, nous avons vu The Interview et nous vous en parlons juste ici)
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