Retour sur les deux cérémonies qui saluèrent le talent d’un acteur parti trop tôt.
2005 et 2017. Ces deux années seront synonymes de victoire pour Gaspard Ulliel, qui remporte deux César.
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En 2005, il a vingt ans et une épaisse tignasse en bataille. C’est la troisième fois qu’il est nommé dans la catégorie du meilleur espoir masculin, pour Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Le verdict tombe, le jeune homme se lève. Son discours, qu’il improvise, est sobre et humble, deux traits qui caractériseront ses apparitions médiatiques jusqu’à la fin.
En 2015, fameuse année de la “guerre” des Saint Laurent, il manque de peu le césar du meilleur acteur, qui revient à Pierre Niney. Mais ce dernier écarte rapidement les rumeurs d’animosité entre les deux acteurs dans son discours, en s’adressant directement à Ulliel : “Je voudrais te dire que je crois que le respect, ton respect, et notre amour commun pour ce métier et notre modèle, Yves Saint Laurent, a été la meilleure réponse à tous ceux qui ont voulu commenter, simplifier, opposer, mettre en compétition à tout prix.”
C’est finalement en 2017 que cette récompense revient à Gaspard Ulliel, après une performance toute en retenue dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan. Alors en tournage, il demande au réalisateur, dont il est très proche, de lire une missive qu’il n’a pas eu le droit de lire avant. Gaspard Ulliel écrit comme il parle, il se répand en remerciements, se défait d’une victoire qui ne serait qu’individuelle en rappelant l’importance du travail collectif qu’est un tournage. On sent toute la maturité de celui qui, douze ans plus tôt, gagnait son premier César.
“La fin d’un film ne sera jamais la fin d’un monde”, écrivait-il. De la même manière, on peut considérer que sa mémoire, qui ébranle tout le cinéma français, n’est pas près de s’estomper.
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