Le cinéma indien ne se résume pas qu’aux studios Bollywood ou aux grands mélos façon « My name is Khan ». Témoin, « Gandu (The Loser) », virée erratique dans la peau d’un junkie.
Il ne s’appelle pas Khan et se moque de prouver au monde qu’il n’est pas un terroriste. Lui, c’est Gandu (« pauvre type » en hindi), jeune paumé dont les errances sous crack dans une Inde d’apocalypse évoquent plus les dérives white trash d’Harmony Korine que les ballets séducteurs de Bollywood. C’est le héros de Gandu (The Loser), dernier long-métrage du mystérieux réalisateur indien Q. La bande-annonce, étonnamment violente, à été diffusée à quelques jours de la première mondiale du film.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Derrière la lettre Q, se cache un jeune réalisateur, Qaushiq Mukherjee, qui officie à la marge de la production cinématographique locale sous la bannière Overdose Joint (suffisamment explicite). Déjà auteur de nombreux films expérimentaux (Bishhh, That Boy), il a signé en 2009 un documentaire coproduit par Arte sur les représentations de l’amour et de la sexualité en Inde, baptisé Love in India. Il récidive donc avec ce Gandu (The Loser), probablement destiné à l’importation ou aux réseaux vidéos pour échapper à une censure très stricte (le premier baiser entre hommes a été autorisé en 2009 pour le film Pankh de Sudipto Chattopadhyaya).
Les nouveaux noms du cinéma indien
Gandu (The Loser) sera présenté à la septième édition du South Asian International Film Festival de New York, l’une des principales plaques tournantes du cinéma indien aux Etats-Unis. C’est là que s’observe chaque année l’évolution de cette production, avec une sélection innovante partagée entre documentaires, long-métrages de fiction et courts-métrages.
L’édition 2009 avait ainsi retenu le premier film de Sushrut Jain, Andheri, sorte de virée néoréaliste (le réalisateur cite Le Voleur de Bicyclette) dans un Bombay nocturne, qui avait eu ensuite une longue carrière dans les festivals internationaux (jusqu’à celui de Clermont-Ferrand). Il rejoint les nouveaux noms du cinéma indien indépendant, aux côtés des Vikramaditya Motwane (dont le film Udaan a été présenté à Cannes cette année) ou Umesh Kulkarni (Vilay).
{"type":"Banniere-Basse"}