Le réalisateur de « Au revoir l’été » nous revient avec une oeuvre surprenante, entre le film policier et le fantastique.
Une petite famille japonaise. Le père tient une toute petite entreprise d’aciérie de précision. Déboule un jour un de ses vieux amis (le mythique acteur Asana Tanadobu, filmé comme un fantôme qui revient du passé). Il sort de prison pour avoir commis un meurtre. Le père l’embauche aussitôt. La mère ne comprend pas trop pourquoi, mais elle s’occupe de sa fille. Très vite, l’ami tout de blanc vêtu, toujours obéissant, poli, travailleur, gentil avec la fille (il l’aide à apprendre à jouer l’harmonium), s’intègre dans la famille. Au point de séduire la mère, pourtant profondément protestante. Et puis, soudain, la fille est victime d’un accident (d’une agression).
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Huit ans passent. La fille est paralysée, ne peut plus s’exprimer depuis « l’incident ». La mère est devenu obsessionnelle compulsive. Le père s’acharne à poursuivre les recherches. Personne ne sait où est passé le fantôme, quand son double positif (son fils) apparaît dans l’univers de la petite famille. C’est lui va faire tomber les non-dits qui règnent entre les deux membres du couple et les rongent. Car la vérité est encore bien plus effroyable qu’on ne le suspectait : les masques tombent, et les visages derrière sont cauchemardesques.
Film policier travaillé par le fantastique, le deuxième film de Koji Fukada impressionne par la maîtrise de sa mise en scène, qui s’acharne à démolir le cliché de la retenue nippone, son hypocrisie, son incapacité bien évidente à refouler indéfiniment les pulsions de mort insoupçonnables des individus, sa force destructrice pour les êtres.
Harmonium de Koji Fukada (Japon) avec Tadanobu Asano, Mariko Tsutsui, Kanji Furutachi. Un certain regard.
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