Sobre et rare drame social sur le lumpenproletariat américain.
Ne pas se fier à l’accroche publicitaire – “le thriller le plus excitant de l’année” –, tirée d’une déclaration déformée de Quentin Tarantino, juré au dernier Festival de Sundance. En décernant le Grand Prix (section film dramatique) à ce film, Tarantino a en fait parlé d’ »un des plus excitants thrillers…”
Mais le mot thriller est exagéré, car s’il y a des policiers, des armes, de l’illégalité, cela ressemble plutôt au cinéma social à l’européenne, ne serait-ce que par le milieu décrit : les white trash et les Indiens relégués dans les réserves. Dans ce drame naturaliste situé au nord des Etats-Unis en hiver (ambiance Fargo des Coen sans l’humour acide), une femme vivant seule avec ses enfants dans un mobil-home est embringuée dans un trafic d’immigrés clandestins… L’essentiel reste la maîtrise de la mise en scène et la justesse de la description des difficultés de l’héroïne et de la communauté indienne. Cela dit, il manque quelque chose, peut-être précisément l’aspect thriller, esquissé par la disparition du mari, piste oubliée du récit.