L’écrivain François Bégaudeau a mis en ligne son documentaire consacré aux frères Larrieu pour la série “Cinéma de notre temps”.
Dans cette série mythique créée par André S. Labarthe, chaque épisode revient sur un cinéaste, que ce soit à travers un making-of, des entretiens, des images d’archives ou des extraits de films. Certains épisodes, particulièrement réussis, ont été eux-mêmes réalisés par des grands noms du cinéma : Rivette par Claire Denis, Hou Hsiao-hsien par Assayas, Tarkovski par Marker, Straub et Huillet par Costa… La liste est longue et prestigieuse, et vient s’y jouter aujourd’hui un nouvel épisode consacré aux frères Larrieu.
Coréalisé par François Bégaudeau et Quentin Mével, le film suit la post-production de la comédie musicale Tralala, dont le tournage a commencé en septembre 2020. Inédit, le film a directement été mis en ligne sur le site de l’auteur et acteur d’Entre les murs. Il revient lui-même sur cette diffusion dans un texte qui accompagne le film : “Une fois notre film tourné et finalisé, une conjonction de faits et d’humeurs font que le diffuseur du film – qui est aussi son acheteur – renonce à le diffuser.”
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Montage, mon beau souci
Bégaudeau et Mével ont pu rejoindre l’équipe du film, tourné lors de la deuxième vague du Covid-19, lors du montage et de mixage. De longs plans-séquences nous dévoilent ainsi les deux cinéastes, accompagnés de leur monteuse Annie Dutertre, et rendent compte de la précision du geste de montage. Les cinéastes deviennent spectateurs et critiques de leur propre film pour trouver le juste rythme des images (une question d’autant plus importante lorsqu’il s’agit d’une comédie musicale).
Chaque geste est vu et revu, avant d’être analysé par l’équipe : on pense à John Travolta sur sa table de montage dans Blow Out, mais ici, la part artisanale du cinéma se manifeste en quelques clics sur un logiciel de montage. Le film permet alors de mieux comprendre ce que signifie réaliser un film à deux : ici, chaque choix est sujet à un débat et un dialogue.
Enfin, le film documente également un tournage qui prend la forme d’une aventure collective. À travers un verre partagé en fin d’après-midi sur le lieu du tournage, l’équipe semble rejouer en off les séquences du film. Mathieu Amalric, Bertrand Belin et les deux cinéastes se trouvent ainsi baignés dans la même lumière qu’ils analysaient précédemment sur la table de montage. Les espaces deviennent un véritable lieu de vie pour l’équipe, créant une porosité entre l’imaginaire du film et le réel, ce qui donne au cinéma des frères Larrieu sa dimension si accueillante.
Pour voir le documentaire :
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