Fools se targue d’être le “premier long métrage réalisé par un jeune cinéaste sud-africain noir”. En adaptant le roman éponyme de Njabulo S. Ndebele, Ramadan Suleman tourne le dos au bilan attendu sur les rapports entre Blancs et Noirs dans l’Afrique du Sud post-apartheid, et préfère filmer les fractures que cet apartheid a générées au […]
Fools se targue d’être le « premier long métrage réalisé par un jeune cinéaste sud-africain noir ». En adaptant le roman éponyme de Njabulo S. Ndebele, Ramadan Suleman tourne le dos au bilan attendu sur les rapports entre Blancs et Noirs dans l’Afrique du Sud post-apartheid, et préfère filmer les fractures que cet apartheid a générées au sein même de la communauté noire. Son scénario établit bien clairement que si la ségrégation appartient officiellement au passé, le mal est fait dans la mesure où beaucoup de Noirs réagissent en « animaux blessés qui, à leur tour, appliqueraient des méthodes bestiales à leur propre peuple ». Il lui fallait du courage pour filmer un propos sûrement pas politiquement correct dans son pays. Mais sa mise en scène, trop pusillanime, limite la portée de Fools. A deux reprises seulement, Suleman adapte le filmage à l’intensité du sujet. Lors de la scène du viol filmée sans complaisance, mais dans laquelle la pulsion sexuelle est palpable. Et aussi lorsqu’un Afrikaner s’affronte aux villageois. Le reste du temps, Suleman se contente d’illustrer un discours qui a visiblement mobilisé toute l’attention de son auteur.
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