Biopic un peu passe-partout sur l’une des pires empoisonneuses de l’histoire.
En 1851, Hélène Jégado fut arrêtée pour ses activités d’empoisonneuse, autrement dit de tueuse en série, crimes qui défrayèrent alors la chronique. Débutant de façon très classique par l’interrogatoire de la bougresse, le film, inspiré d’une biographie de la Jégado écrite par Jean Teulé, déroule les nombreuses années où, faisant la servante de place en place, et accessoirement la prostituée, celle-ci semait la mort en truffant ses gâteaux d’arsenic.
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Cette terrible figure est incarnée par la délicate Déborah François qui n’a pas 30 ans (Hélène Jégado fut arrêtée puis exécutée à l’âge de 48 ans). C’est une des raisons pour lesquelles on ne sent guère le poids des années ni l’accumulation des horreurs commises (on parle de soixante victimes).
Ce problème de joliesse de l’actrice – qui rend le monstre plus acceptable et moins réel – et l’impalpabilité du passage du temps expliquent la relative platitude du film. L’accent, limite folklorique, sur les archaïsmes de la Bretagne, où la Jégado vécut, tua et mourut, ainsi que le (très beau) travail documentaire sur le paysage cantonnent le film dans l’illustration. Il y a certes des cris, des larmes, mais on aurait aimé plus d’incarnation.
Fleur de tonnerre de Stéphanie Pillonca (Fr., Bel., 2016, 1 h 40)
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