Comme l’explicite son sous-titre français, La Nouvelle Fureur de vaincre, Fist of Legend est un remake de Fist of Fury (La Fureur de vaincre) de Lo Wei (1971), sans doute le meilleur film de Bruce Lee. L’histoire, dans les grandes largeurs, reste la même : Shanghai, 1937. Au début de la guerre sino-japonaise, Chen, un […]
Comme l’explicite son sous-titre français, La Nouvelle Fureur de vaincre, Fist of Legend est un remake de Fist of Fury (La Fureur de vaincre) de Lo Wei (1971), sans doute le meilleur film de Bruce Lee. L’histoire, dans les grandes largeurs, reste la même : Shanghai, 1937. Au début de la guerre sino-japonaise, Chen, un étudiant chinois en arts martiaux, revient dans son école pour les funérailles de son vieux maître. Il découvre que ce dernier a été empoisonné lors d’un combat truqué par de vils nippons avec la complicité d’un traître et n’aura de cesse de faire éclater la vérité et sauver l’orgueil de son peuple. Le scénario original a cependant subi certaines modifications afin d’atténuer la xénophobie agressive du film de Bruce Lee. Dans la nouvelle version, Chen est amoureux d’une jolie japonaise, et les multiples adversaires nippons du héros apparaissent moins manichéens. La partie romantique est elle aussi davantage soignée. Mais venons-en à l’essentiel. Les films de Bruce Lee, rudimentaires dans leurs trames scénariques, valaient pour l’irremplaçable charisme félin du Petit Dragon et la beauté des combats. Jet Li, lancé dès le début de sa carrière comme son seul véritable héritier, se montre à la hauteur de son modèle, au-delà de toute espérance. Jamais écrasé par la référence à Bruce Lee, transi d’une haine vengeresse proche de la pathologie, il parvient à imposer sa touche personnelle, mélange de glamour et de sérénité paradoxale. Les nombreux et magnifiques combats, chorégraphiés par le maître Yuen Woo Ping, célèbre depuis sa participation à Matrix et Tigre et dragon, mais artisan essentiel du renouveau du film de Kung fu depuis les années 70, respectent les exploits des corps au travail, sans le moindre recours aux nouvelles techniques digitales qui ébahirent le public occidental du film d’Ang Lee. Le film -qui date déjà de 1994- est en cela un hommage respectueux à Bruce Lee, et à une certaine tradition du film d’art martial en voie de disparition.
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