La réalisatrice palestinienne Maha Haj propose, sur fond de conflit israëlo-palestien, un récit psychologique qui bascule dans la gravité.
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Prix du scénario à Cannes dans la catégorie Un certain regard, Fièvre méditerranéenne est le deuxième long de la Palestinienne Maha Haj, déjà remarquée avec Personal Affairs en 2016.
Le film débute comme une comédie dépressive fort drôle (Haj est une fine dialoguiste) : un Palestinien nommé Walid, la quarantaine, vit à Haïfa avec son épouse et ses enfants dans un appartement avec vue sur mer. Il ressemble à ces personnages secondaires qu’on repère dans les films d’Elia Suleiman (dont la réalisatrice fut assistante) : leurs comportements ou propos témoignent de leurs malaises et névroses. Walid est en dépression et le mot “Palestine” le met dans tous ses états.
Une autre famille vient s’installer dans l’appartement mitoyen. Le père, Jalil, une sorte de beau gosse macho bien dans ses baskets, provocateur et sans gêne, est un petit escroc. Walid et Jalil, que tout oppose, finissent par sympathiser. Un jour, au fond du trou, Walid demande à Jalil de le tuer en feignant un accident de chasse. Derrière un récit psychologique très bien mené, Maha Haj réalise, à sa manière, un film politique à la morale terrible : il n’y a pas de Palestinien·ne heureux·euse.
Fièvre méditerranéenne de Maha Haj, avec Amer Hlehel, Ashraf Farah et Anat Hadid (Pal., Fr., All., Chy., Qa., 2022, 1 h 48). En salle le 14 décembre.
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