La guerre d’Espagne vue par le petit bout de la lorgnette, soit l’affrontement/fascination entre un colonel franquiste, cynique et revenu de tout (Jean-Louis Trintignant), et un fils d’officier qui apprend son sale métier de soldat fasciste (Grégoire Colin). Le réalisateur Pierre Boutron avait l’intention de faire un film à résonance intemporelle qui démonterait les mécanismes […]
La guerre d’Espagne vue par le petit bout de la lorgnette, soit l’affrontement/fascination entre un colonel franquiste, cynique et revenu de tout (Jean-Louis Trintignant), et un fils d’officier qui apprend son sale métier de soldat fasciste (Grégoire Colin). Le réalisateur Pierre Boutron avait l’intention de faire un film à résonance intemporelle qui démonterait les mécanismes du fascisme : caramba, c’est raté ! Ça commence comme une fiction de gauche bien pensante, bien scolaire tellement convenue et caricaturale qu’on en viendrait presque à réclamer le retour de Boisset. Evidemment, quand un cinéaste de gauche a la mauvaise idée de filmer des franquistes donc des personnages qu’il abhorre ça donne le genre de bouffonnerie grotesque qui fait l’essentiel de Fiesta. En sus d’être une saloperie sanguinaire, le colonel Trintignant se pique à la morphine et vit une relation homosexuelle traitée façon Cage aux folles. Qui, que, quid ? Fascistes, drogués, pédés, même racaille ? Ou alors, sous leur carapace cruelle, les fachos sont des gens tendres et vulnérables ? Vers la fin, le film réclame presque de la compassion pour le personnage de Trintignant, cet esthète de la guerre désabusé, crapule dandy à la Drieu La Rochelle. Non content d’être idéologiquement fumeux, Fiesta est esthétiquement lamentable : pas une seule idée de mise en scène, pas un seul plan intéressant, tout étant ici marqué du sceau plombant de l’académisme télévisuel… En jeune pousse franquiste, Grégoire Colin est aussi crédible que Jean-Pierre Léaud en Terminator et, sans doute conscient du désastre, Trintignant massacre son rôle en cabotinant avec une jubilation féroce. On ne connaît pas les mises en scène théâtrales et les téléfilms de Pierre Boutron, qui sont peut-être très bons : mais entre lui et le cinéma, rien à faire, le courant ne passe pas. Pour ce qui est de la guerre d’Espagne, on fuira ce film à toutes jambes pour aller revoir Land and freedom ou encore Le Mur de Serge Roullet.
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