Lancé le 2 juillet, le Festival de documentaire à Marseille recueille une attention toute particulière dans une année très spéciale pour la cité phocéenne.
Pour la 24e édition de l’incontournable festival marseillais, la programmation fait comme toujours honneur à la création documentaire tout en y distillant quelques fictions, dans l’esprit très ovni qu’on lui connaît – voir les sections parallèles (« Lucioles », « Chœur », « Inferno »…).
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Des attentes en compétition
Même si toute l’épice du festival réside d’abord dans les surprises qu’il réserve, la sélection internationale n’est pas peuplée que d’inconnus. La Criée accueille ainsi samedi la première mondiale de Mille soleils de Mati Diop, film dans lequel la jeune réalisatrice mène une singulière radioscopie de son oncle, le légendaire cinéaste Djibril Diop Mambety, et de son chef d’œuvre Touki-Bouki. Inratable également : le voyage en Pologne de Lech Kowalski, increvable documentariste de l’underground punk new-yorkais, qui part ici vers ses terres d’origines menacées par les forages de gaz de schiste. Holy Field Holy War sera présenté vendredi.
Du côté de la compétition française, on ouvre un œil attentif sur De la musique ou La Jota de Rosset de Jean-Charles Fitoussi, où le très fuyant réalisateur de Je ne suis pas morte s’essaye au poème musical dans les extérieurs de Majorque. Quant à l’habitué Pierre Creton, il se lance dans un road movie en tandem avec Sur la voie, où le cinéaste-ouvrier agricole suit les itinéraires croisés d’un jeune fermier normand et d’un banlieusard le long d’une Seine bercée par Monet.
Échappées
Jean-Pierre Rehm, délégué général du FID, n’est pas avare en sélections fantasques : « Descriptions de descriptions » consacré à des objets filmiques en forme de carnets de notes et de mises à distance, « Lucioles », où l’insecte vaut pour totem d’une fragilité en extinction, « Inferno » sur des représentations de l’enfer, « Théorème » sur des films de démonstration, de raisonnement, d’enquête, etc. Ces programmations sont hantées par le spectre de Pier Paolo Pasolini, qu’on rencontrera un peu partout durant le festival, dispersé dans les six « écrans parallèles ». Des classiques bien sûr (la Trilogie de la Vie, Salò ou les 120 Journées de Sodome), mais aussi quelques raretés comme les Appunti, brouillons de films inachevés où s’exprime toute la fièvre créatrice du cinéaste italien.
Théo Ribeton
FIDMarseille, du 2 au 8 juillet 2013
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