Fantasporto 99. Du 20 février au 9 mars s’est déroulé le dix-neuvième festival du film fantastique (étiquette contestable, comme le prouvait une sélection plus décalée que fantastique) de Porto. Parmi les films déjà sortis en France (Happiness, Seul contre tous), ceux vus dans d’autres manifestations comparables (Fant’Asia, L’Etrange festival) et quelques improbables nanars pêchés dans […]
Fantasporto 99. Du 20 février au 9 mars s’est déroulé le dix-neuvième festival du film fantastique (étiquette contestable, comme le prouvait une sélection plus décalée que fantastique) de Porto. Parmi les films déjà sortis en France (Happiness, Seul contre tous), ceux vus dans d’autres manifestations comparables (Fant’Asia, L’Etrange festival) et quelques improbables nanars pêchés dans les tréfonds de la production mondiale (un film de loup-garou allemand, un Total recall du pauvre fabriqué en Argentine, entre autres nullités), trois films encore inédits chez nous retinrent sans peine l’attention, même s’ils s’apparentent davantage à des objets de curiosité qu’à d’incontestables réussites.
The Acid house de Paul McCuigan adapte trois nouvelles d’Irving Welsh avec l’ambition d’être encore plus ignoble que Trainspotting, le tube de Danny Boyle. Objectif pleinement réussi pour le segment central, du plus abject naturalisme trash. Mais la première histoire (un type rencontre Dieu dans un pub et se transforme en mouche à merde) et la dernière (pendant un mauvais trip, un jeune crétin quitte son enveloppe corporelle et se retrouve dans celle d’un bébé en train de naître, version sous acide de Allô maman ici bébé) sont très amusantes.
Rires aussi à propos de Cannibal, the musical, produit, écrit, réalisé et interprété par Trey Parker, l’auteur de South Park, dont on retrouve l’humour scato, gore, absurde, bête et méchant dans le récit d’un fait divers horrible du siècle dernier (des trappeurs imprudents se perdirent dans la montagne et se livrèrent au cannibalisme), avec des passages musicaux (dans le style ultra-ringard des comédies musicales de Broadway). Des chansons inoubliables qui vous bousillent les neurones et un humour très particulier (les Indiens du film sont interprétés par des Japonais) devraient garantir à Cannibal, the musical un succès d’estime certain chez les amateurs de dérision. La mise en scène est aussi rudimentaire que les contours des héros de South Park.
Au milieu de toutes ces laideurs, volontaires ou pas, Jin-Roh, le premier film de Hiroyuki Okuira, qui travailla sur quelques chefs-d’oeuvre du film d’animation japonais (Akira, Ghost in the shell), offrit un rafraîchissant moment de cinéma. Cette transposition du Petit chaperon rouge dans une société surveillée par des flics robots est venue confirmer l’incroyable beauté visuelle du ciné-manga, un des bouleversements esthétiques majeurs de cette fin de siècle.
Olivier Père
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