Le cinéma se met à la portée des malvoyants. La deuxième édition du Festival du film en audiovision s’ouvre ce mercredi à Créteil, en région parisienne. Jusqu’au 10 mai, voyants et aveugles pourront découvrir ensemble des films récents, avec la description des images en voix-off.
Aller au cinéma quand on est aveugle ou malvoyant, c’est difficilement imaginable. Il existe pourtant une solution : l’audiodescription. Peu connu, ce procédé permet de rendre accessible films, spectacles et expositions à toute personne, grâce à une voix-off qui décrit les scènes projetées sur écran.
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A l’initiative de l’association Valentin Haüy, en partenariat avec la Fondation Orange, le festival du film en audiovision ouvre ses portes aujourd’hui à l’UGC Ciné Cité de Créteil. Avec quatre séances par jour, il y en a pour tous les goûts. Treize films récents seront diffusés jusqu’au 10 mai permettant aux malvoyants de découvrir entre autres Le Discours d’un Roi, La fille du puisatier, Titeuf, le film ou encore Moi, moche et méchant.
En arrivant au cinéma, les personnes à déficience visuelle peuvent se munir d’un boîtier sans fil et d’un casque pour recevoir l’audiodescription, sans coût supplémentaire. Les personnes ainsi équipées peuvent se placer où elles le souhaitent, à côté de la personne de leur choix.
Afin de ne pas nuire à l’œuvre originale, les commentaires sont placés entre les dialogues ou bruitages importants », explique Patrick Saonit, chef du projet Audiovision.
Deux auteurs écrivent les textes pour décrire les regards, les gestes et les actions. De cette façon, les auditeurs peuvent avoir l’impression de vivre l’histoire narrée.
Déjà 400 films audiodécrits
L’objectif premier du projet est de « faire bouger les choses, changer les mentalités et de permettre aux malvoyants d’aller au cinéma, comme les voyants, avec leurs amis ».
Importée des Etats-Unis il y a maintenant 22 ans, cette technique se développe lentement dans l’Hexagone. Seulement une dizaine de salles proposent, de manière ponctuelle, des diffusions de films accessibles aux aveugles. Depuis le début de sa création, l’association Valentin Haüy (AVH) a pourtant audiodécrit près de 400 films.
« Nous sommes à une période où le numérique fait basculer le cinéma. Les films sont souvent audiodécrits au moment de leur sortie en DVD ou de leur diffusion à la télévision. L’idéal serait que les projections en salle soient plus courantes pour coller au plus près de l’actualité cinématographique, on peut imaginer une nouvelle sortie chaque semaine », ajoute Patrick Saonit.
L’AVH cherche à montrer qu’il y a une véritable demande du public. L’an dernier, plus de 700 personnes sont venues dans les salles obscures afin de découvrir le procédé. Pour sa deuxième édition, le festival parcourt l’ensemble de la France. La tournée a commencé le 20 avril et terminera le 28 mai, en passant par les villes de Roubaix, Orléans, Montpellier et Lyon.
Laura Adolphe
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