Du 31 octobre au 7 novembre derniers, le 18e Festival du film coréen à Paris a investi le Publicis sur les Champs-Élysées, et donné, une nouvelle fois, une idée réjouissante de cette pluralité esthétique et formelle, qui règne dans les salles de la péninsule.
Quelques semaines après Busan, c’est à Paris qu’on a pu célébrer ces jours-ci le cinéma sud-coréen contemporain, et notamment ses jeunes auteurs·ices si l’on en croit le foisonnement de premiers films ayant pris place au Publicis Champs-Élysées. Parmi eux, au moins deux mériteraient de trouver rapidement un distributeur et de déferler dans l’Hexagone.
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Nos favoris en lice
Commençons par la grande révélation du festival : The Dream Songs de Cho Hyun-chul, célèbre acteur de K-Dramas, qui réussit avec une sensibilité et une maîtrise folles ses premiers pas derrière la caméra. À travers les dernières heures précédant un voyage scolaire auquel la jeune Semi prendra part, mais pas sa meilleure amie Haeun, qui a depuis peu une jambe dans le plâtre, le cinéaste raconte avec une force d’évocation terrassante la fin de l’enfance, l’éclosion du sentiment amoureux, la douleur du jamais-dit et la découverte de la mort. Une narration qui rappelle parfois le récent Close de Lukas Dhont ou Monster de Hirokazu Kore-eda, et que Cho enveloppe d’un écrin laiteux, transformant en coton toute matière et toute surface, et faisant baigner le film dans une lumière aveuglante, bien trop belle pour ne pas constamment raconter le crépuscule qui lui succédera.
The Dream Songs n’a pas reçu le prix du public du festival. Heureusement, c’est notre deuxième choix qui en a été l’heureux récipiendaire. Peafowl, premier long de Byun Sung-bin, adapté de son court métrage God’s Daughter Dance, raconte le retour d’une danseuse de waacking trans dans son village natal pour enterrer son père. Venue uniquement pour faire acte de présence, elle décide de rester quelques jours après qu’un cousin lui a dit que la seule manière de toucher son héritage est de prendre part au rituel rendant hommage à cet homme qui toute sa vie l’a rejetée. Aussi pop et rythmé que sensible et contemplatif, le film est dynamité par le magnétisme de l’actrice-danseuse Choi Hae-jun, qui sait tout faire, et qu’il nous tarde déjà de revoir. A star is born.
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