Retour sur le palmarès de la 41e édition du festival du cinéma américain de Deauville.
A défaut de faire défiler pléthore de stars sur le tapis rouge, le festival de Deauville aura cette année aligné une sélection de très bonne tenue – n’est-ce pas l’essentiel ? –, validée par un palmarès judicieux.
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Le Grand prix est ainsi revenu au meilleur film, 99 Homes, de Rahmin Barhani, dans lequel un prolétaire expulsé de sa maison pour ne pas en avoir payé les traites (excellent Andrew « Spiderman » Garfield), comme des centaines de milliers d’Américains depuis le crise des subprimes, se retrouve obligé de travailler pour son « bourreau », un agent immobilier sans scrupule, interprété magistralement par Michael Shannon. Espérons que cette Loi du marché bis (et encore plus réussie) saura se frayer un chemin jusqu’aux salles, et non simplement en VOD comme le prévoit aujourd’hui son frileux distributeur.
http://www.youtube.com/watch?v=sfttvNCIJvE
Méditant lui aussi sur la banalité du mal et la tendance des individus à se défausser sur le « système », The Experimenter revient sur la célèbre expérience de Milgram, psychologue américaine qui montra en 1961 que l’écrasante majorité de ses concitoyens étaient prêts à administrer une décharge mortelle à un cobaye pour peu qu’une autorité le leur demande poliment. Habilement mis en scène selon des procédés de distanciation brechtiens, le film de Michael Almereyda est un anti-biopic (donc un vrai bon film) qui sortira en novembre.
http://www.youtube.com/watch?v=83MuxHAKfEg
Signalons enfin le crissant Krisha (prix de la presse, pas encore de distributeur) et l’hystéro-queer Tangerine (prix spécial du jury, sortie fin décembre), deux fascinants portraits de marginaux qui prouvent, si besoin était, l’actuelle vigueur du cinéma indépendant américain.
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