Un nouvel inédit du génial Mikio Naruse, portrait doux-amer d’une hôtesse de bar au destin solitaire.
On n’en finit pas de constater le génie de Mikio Naruse qui, découvert longtemps après sa mort, continue à resplendir avec la sortie de certains inédits. Comme celui-ci avec son actrice fétiche Hideko Takamine, qui joue Keiko (alias Mama), une hôtesse de bar veuve qui hésite entre l’acquisition de son propre établissement et un hypothétique mariage.
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Drame non de l’indécision mais de la déréliction subie par cette femme digne exerçant un métier pénible et dégradant (à la limite, parfois franchie, de la prostitution). Toute la palette des gris est déployée dans cette sublime étude de caractère ponctuée par un leitmotiv visuel qui donne son titre au film : les pieds de l’hôtesse gravissant l’escalier de son turbin comme ceux d’un échafaud.
La vie comme un purgatoire
Naruse surpasse ses contemporains (Mizoguchi, Ozu) par la vérité de sa peinture des êtres et de la société. Peu d’éclats ou de violence chez lui, pas de bonheur non plus. La vie comme un purgatoire avec ses désillusions et ses compromis. Hideko Takamine, rayonnante et troublée à la fois, illumine ce tableau morose par son abnégation. Il y a de la sainteté chez cette femme subissant sans cesse des avanies en faisant bonne figure.
Quand une femme monte l’escalier de Mikio Naruse (Jap., 1960, 1 h 51)
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