L’Homme-Araignée a été au cœur de discussions entre Marvel et Sony, désireux de modifier le contrat les liant autour de cette propriété intellectuelle importante. Résultat, ce cher Spidey pourrait être à nouveau privé de faire partie du Marvel Cinematic Universe.
Le Marvel Cinematic Universe serait-il en mauvaise passe ? Alors que Marvel Studios (propriété de Disney) était en contrat avec Sony pour pouvoir utiliser les droits de Spider-Man dans leurs films, les tentatives de renouvellement de cet accord ont mené à une impasse, privant l’Homme-Araignée de rejoindre à nouveau le monde des Avengers.
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Mais avant d’entrer dans le détail, une petite remise en contexte s’impose. Durant les années 90, Marvel Comics est au bord de la faillite. Afin de garder la tête hors de l’eau, la firme choisit de revendre les droits d’adaptation de ses personnages à divers studios, quitte à séparer ses propriétés intellectuelles. Résultat, seuls les héros les plus populaires des bandes-dessinées trouvent un acheteur. La Fox prend ainsi possession des 4 Fantastiques et des X-Men, tandis que Sony récupère les droits de Spider-Man. Après le succès fulgurant de la trilogie de Sam Raimi, la tentative de reboot forcé avec Andrew Garfield, débutée en 2012 avec The Amazing Spider-Man, ne rencontre pas son public, alors que Sony envisage de construire son propre univers étendu avec les droits qu’elle possède.
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Néanmoins, désireux de cultiver sa poule aux œufs d’or, le studio accepte un deal avec Marvel, déjà au sommet de sa forme, afin d’implanter le Tisseur (qui demeure l’un des super-héros les plus importants du canon Marvel) au sein du MCU. Captain America : Civil War nous a ainsi permis de découvrir une version rajeunie de Peter Parker, incarné par Tom Holland. Le contrat anticipe pas moins de 4 films solo pour le super-héros, sans parler de ses apparitions dans des opus collectifs. Et alors qu’Avengers : Endgame est parvenu à dépasser le record d’Avatar en matière de recettes mondiales, Sony a profité de ce tremplin avec la sortie de Spider-Man : Far From Home. Avec plus d’un milliard de dollars récoltés à travers le monde, le long métrage est d’ores et déjà le plus gros succès de l’histoire du studio, devant Skyfall de Sam Mendès.
Des négociations compliquées
Cependant, cette association a toujours soulevé quelques questions, étant donné que Sony a signalé dès le départ que le Spider-Man de Tom Holland pouvait très bien apparaître dans des projets sans lien avec le MCU. Par exemple, il est difficile d’imaginer les films Venom exister sans la possibilité que le super-héros apparaisse à un moment donné face à sa Némésis.
Dès lors, le contrat reliant Marvel à Sony a toujours été quelque peu brinquebalant. Jusqu’alors, Sony produisait intégralement les films solo liés à Spidey, et récupérait la majorité des recettes, laissant Marvel avec 5 % des entrées faites sur la première journée d’exploitation, et l’intégralité des revenus sur le merchandising. Le divorce entre les deux sociétés serait donc lié à ces conditions, que Marvel aurait souhaité amener à son avantage, notamment en imposant un financement des longs métrages plus équitable, à 50/50. Sony aurait refusé, provoquant des négociations houleuses, qui se sont ensuite arrêtées. Pour le moment, difficile de désigner un responsable, mais Sony n’a pas tardé à réagir, expliquant dans une série de tweets que Disney, faute d’accord, prive Kevin Feige, le grand manitou de Marvel Studios et producteur principal du MCU, d’intervenir sur les prochains films Spider-Man.
« Une bonne partie des nouvelles d’aujourd’hui sur Spider-Man ont mal interprété les discussions récentes sur l’implication de Kevin Feige dans la franchise. Nous sommes déçus, mais nous respectons la décision de Disney de ne pas le laisser continuer en tant que producteur principal de notre prochain film Spider-Man. Nous espérons que cela changera à l’avenir, mais comprenons que les nombreuses nouvelles responsabilités que lui a confiées Disney – y compris toutes leurs propriétés Marvel récemment ajoutées – ne lui laissent pas le temps de travailler sur une propriété intellectuelle qui ne leur appartient pas. Kevin est formidable et nous lui sommes reconnaissants de son aide et de ses conseils et nous apprécions la voie qu’il nous a aidé à suivre, une voie que nous poursuivrons.«
Much of today’s news about Spider-Man has mischaracterized recent discussions about Kevin Feige’s involvement in the franchise. We are disappointed, but respect Disney’s decision not to have him continue as a lead producer of our next live action Spider-Man film. (1/3)
— Sony Pictures (@SonyPictures) August 21, 2019
Kevin is terrific and we are grateful for his help and guidance and appreciate the path he has helped put us on, which we will continue. (3/3)
— Sony Pictures (@SonyPictures) August 21, 2019
Spider-Man : Homeless
Si l’argument de l’emploi du temps chargé paraît un peu gros, la décision de Disney résonne comme une simple punition envers Sony. On imagine mal Kevin Feige satisfait par cette démarche, alors qu’il a été le premier à se battre pour pouvoir implanter Spider-Man dans son immense franchise. Et c’est sans doute là que le bât blesse. Face à une industrie prête à tout pour s’assurer une rentabilité économique sur le long terme, le Marvel Cinematic Universe a trouvé une formule magique que la concurrence jalouse. Son statut unique à Hollywood lui donne tous les droits, notamment en matière de cohérence de son univers, là où les tentatives ratées de franchises équivalentes se soldent par des concessions et des rattrapages artistiques foireux.
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Pour la première fois, Marvel semble faire face à un réel problème de structure, d’autant plus que Feige a toujours un coup d’avance sur le futur de sa licence. Au vu du twist final de Spider-Man : Far From Home, il était évident que l’Homme-Araignée allait devenir l’une des figures centrales du MCU post-Endgame, film qui a mis un terme aux arcs narratifs de certains de ses héros principaux. L’histoire de Peter Parker pourrait donc à jamais demeurer incomplète. Néanmoins, même si le désaccord entre Marvel et Sony paraît être compliqué, rien n’est encore joué, et un nouveau contrat pourrait voir le jour.
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