Le tour de France hilare d’un entarteur et d’un ex-terroriste.
Cinéaste branché dans les années 1970-80, Jean-Henri Meunier est réapparu vingt ans plus tard comme chroniqueur de son exil provincial à Najac, village de l’Aveyron dont il a croqué sur un mode délibérément burlesque les figures les plus originales dans plusieurs documentaires.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
La suite, c’est ce road-movie résolument buissonnier sur les pérégrinations absurdes à travers France et Belgique de Jean-Marc Rouillan, ancien membre d’Action directe, et de Noël Godin, célèbre pour ses “attentats pâtissiers” (entartage de célébrités). Tels Laurel (Rouillan) et Hardy (Godin) ou Don Quichotte et Sancho Pança, les deux larrons se lancent à la recherche d’une introuvable Cadillac noire qui doit les mener au bord de la mer, d’où ils embarqueront pour la Grèce, le pays où ils vont faire “tout péter”.
Utopie ploum ploum tralala
Caprice improbable qui n’empêchera pas les deux compères de faire la tournée des grands ducs, tout en battant le rappel des derniers libertaires, anars, et autres. Au cours de leur impayable balade, ils croiseront souvent d’accortes jeunes femmes, chanteuses, militantes, qui leur donneront l’impression d’avoir encore vingt ans, alors qu’il est clair que la révolution rouge et noir est une vieille lune à laquelle plus grand monde ne croit.
Ce film marabout-de-ficelle est un peu simple, très élémentaire même, mais tout compte fait plus inattendu et plus frais que le similaire Saint-Amour, le dernier road-movie de Kervern/Delépine qui patine un peu dans la semoule. Faut savoir se contenter de beaucoup porte une forme d’utopie ploum ploum tralala qui ne peut pas engendrer la mélancolie.
Faut savoir se contenter de beaucoup de Jean-Henri Meunier (Fr., 2015, 1 h 30) V. O.
{"type":"Banniere-Basse"}