Reportage sur le Far East Film Festival, qui s’est déroulé du 20 au 29 avril 2001 à Udine. Parmi le flot de films de consommation en provenance de Chine, Hong Kong, Corée, Thaïlande, Philippines, pas de révélations mais quelques étonnements trash.
Peu de films d’auteurs, mais une pléthore de films de consommation en provenance de Chine, Hong Kong, Corée, Thaïlande, Philippines. Libera Me de Yang Yoon-ho, est un film d’action sud-coréen pas mal du tout sur une équipe de pompiers, bourré de scènes pyrotechniques impressionnantes. Le semi-parodique Jiang Hu – The Triad Zone de Dante Lam, avec la star Tony Leung Ka-fai, nous a mis dans un état d’euphorie suspect. Il s’agit d’un représentant très caractéristique des nouvelles options du polar hong-kongais : budget étriqué compensé par une énergie folle, plongée quasi-documentaire dans les bas-fonds de la ville Le film est surtout remarquable par son travail de lacération de la matière filmique qui passe par une prolifération d’arrêts sur images dans les scènes de violence. Remarque que l’on peut également appliquer au génial The Mission de Johnnie To, montré l’année précédente, et à l’excellent Bullet Over Summer de Wilson Yip, qui débute par une scène d’anthologie de braquage immobile dans un pressing. Dans la même veine, Born to Be King d’Andrew Lau répond à des critères esthétiques similaires. Mais l’histoire, moins dérisoire, offre d’inattendues ramifications politico-économiques sur le nouvel ordre asiatique. À la fois critique vis-à-vis de l’utra-libéralisme et nostalgique des codes d’honneur révolus du gangstérisme, Born to Be King mêle curieusement action et romance, avec une greffe hitchockienne inattendue. Pas de bon festival (de genre) sans de bonnes rétrospectives. Le véritable exploit du festival fut de proposer un cycle de films philippins. Il s’agissait de mélodrames ou de films noirs, tous ancrés dans le prolétariat, soumis quelles que soient leurs qualités à de drastiques contraintes commerciales (une scène érotique par bobine). La perle fut sans conteste un incroyable film d’horreur, Woman of Mud de Rico Maria Ilarde : un étudiant fan de Stephen King part dans la forêt pour écrire un roman fantastique. En panne d’inspiration, et légèrement éméché, il urine un soir de pleine lune sur une graine magique qui se transforme en arbre bizarre. D’une cosse sort une magnifique fille (muette) qui le comble sexuellement mais a la fâcheuse manie de se transformer la nuit en monstre sanguinaire ! Si un courageux se décide à le distribuer en France, Woman of Mud a toutes les chances pour devenir le film préféré des amants du trash.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}