Le ratage d’un grand cinéaste n’est jamais agréable à voir.
De volcans explosifs en sommets inaccessibles, de tanières d’ours en taïgas inhospitalières, de grottes préhistoriques en couloirs de la mort, Werner Herzog n’a jamais cessé d’explorer les limites de l’espèce humaine dans des documentaires à la puissance jamais démentie.
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Une caméra numérique et des acteurs non-professionnels
Et il y a ses fictions. Grandioses précisément quand le réel y pulvérise le dispositif (par la folie d’un Klaus Kinski ou d’un Nicolas Cage, par exemple), fastidieuses quand le réel s’y laisse enfermer dans de trop pauvres mises en scène (récemment, les très mornes Queen of the Desert et Salt and Fire). Family Romance, LLC appartient hélas à la seconde catégorie.
Avec très peu d’argent, une petite caméra numérique et des acteurs non-professionnels, Werner Herzog est allé au Japon filmer l’univers fascinant des agences de location de proches : soit des acteurs qui se font passer pour des amis ou des membres de la famille contre espèces sonnantes et trébuchantes. Bien. Hélas, cette fiction se révèle ingrate, répétitive et visuellement hideuse, prisonnière de sa volonté naïve de “faire documentaire”, sans jamais interroger sa part de vrai et de faux, autrement que par de stériles considérations. Nul trouble, nul mystère, juste un triste ratage.
Family Romance, LLC de Werner Herzog avec Ishii Yuichi, Mahiro Tanimoto (E.-U., 2019, 1 h 29). En salle le 19 août
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