Un documentaire qui explore la culture basque à travers sa langue et ses chants.
En 2006, Eugène Green (La Sapienza, Le Fils de Joseph) réalisait un court métrage à Saint-Jean-de-Luz. Cette fois, pour son premier documentaire, il se plonge dans la langue basque à travers des rencontres entre des adolescents qui étudient dans cette langue et des adultes qui la pratiquent depuis toujours.
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L’espace d’un été, les jeunes gens rencontrent des chanteurs, assistent à une pastorale, etc. Le film, presque entièrement en basque, fait entendre beaucoup de musique de la région, d’inspirations et d’époques différentes, comme un magnifique chant, très ancien, interprété par deux femmes. Green a toujours aimé les langues. Sa pratique du théâtre et du français baroques, ainsi que sa connaissance du christianisme, nourrissent son cinéma.
Dans Le Monde vivant (2003), il mettait en scène avec humour la puissance de la parole : un personnage, qui se disait le chevalier au lion, affirmait que son chien était un de ces fauves. Et il le devenait effectivement, grâce à cette affirmation. “Au commencement était le Verbe (…) Et le Verbe s’est fait chair”, dit Jean au début de son évangile.
Faire la parole le dit et le montre. Le film commence par le témoignage d’un exilé politique basque espagnol. Puis d’une journaliste qui a vu sa publication fermée par la Guardia Civil. La guerre de la langue existe. Green démontre que le parler basque garantit l’existence du peuple et de la terre basques. Le Verbe fait la chair.
Faire la parole d’Eugène Green (Fr., 2017, 1 h 56)
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