Des accords avec les studios hollywoodiens, des offres de VOD, des avant-premières en streaming : Facebook se met au cinéma et pourrait devenir un réseau de diffusion majeur des films sur Internet.
Avec 750 millions d’utilisateurs (et spectateurs potentiels), Facebook devait bien à son tour se convertir au cinéma. D’abord nouvel outil de promotion exploité par les studios (via le système très rentable de fan pages), le réseau social s’oriente progressivement vers la diffusion de films (inédits ou non) et pourrait concurrencer le petit empire de la VOD partagé entre Apple, You Tube et Netflix.
Dernier titre à expérimenter ce nouveau système de diffusion 2.0 : The Perfect House, une série B assez cheap coréalisée par Kris Hulbert et Randy Kent. Le film sera disponible en téléchargement payant (5 dollars) à partir du 1er octobre via Facebook, et devrait inaugurer une série d’avant-premières organisées sur le réseau social.
Une aubaine pour le cinéma indé
« Les nouvelles opportunités qu’offre ce modèle de distribution sont énormes » résume le coauteur de The Perfect House, Kris Hulbert, interrogé par le Variety. Pour la sortie de son premier long-métrage, le jeune cinéaste s’est offert les services de la société californienne Flick Launch : la première plateforme de diffusion du cinéma indépendant créée sur Facebook. Le concept, encore en voie de développement, est simple : la société hébergera le film en streaming payant sur sa page, et s’engage à redistribuer 70% des bénéfices au réalisateur.
« Actuellement, de nombreux films indépendants n’ont pas la chance de pouvoir être distribués par une major, et ont rarement le budget marketing pour atteindre un public de masse, explique au magazine Wrap le co-fondateur de Flick Launch, Craig Tanner. Notre société leur propose une solution immédiate pour ces deux problèmes. »
Soit un système inédit de VOD qui exploite les potentialités de Facebook, et offre aux cinéastes indépendants une visibilité impensable dans les réseaux de distribution classiques. La plateforme de streaming Flick Launch proposera uniquement des films indé, en téléchargements libres ou payants (5 dollars maximum), accessible partout dans le monde, et avec des options interactives (partage, like, commentaires) –bref, « une véritable expérience cinématographique virtuelle », commente le cofondateur du site.
Le modèle de Flick Launch a déjà été expérimenté (avec plus ou moins de succès) pour la diffusion du polar Blues (834 vues) et de Teenage DirtBag (6500 vues).
http://youtu.be/2ja8Ypl8j6c
Les studios à l’assaut de Facebook
Si le cinéma indé commence à considérer les bénéfices de Facebook, les majors U.S s’étaient déjà engagées dans la distribution de films sur le réseau social. En mars dernier, la Warner signait un partenariat avec la boîte de Mark Zuckerberg et lançait un système de location des films (48 heures, l’équivalent de 3 dollars en crédits Facebook) en VOD sur les fan pages. Le studio inaugurait cette collaboration en diffusant sur le site communautaire son hit The Dark Knight de Christopher Nolan.
« Mettre nos films sur Facebook est un développement logique de notre distribution numérique, expliquait alors un représentant de la Warner. C’est offrir au consommateur une façon simple et pratique d’avoir accès à nos films, à travers le plus grand réseau communautaire au monde. »
Même discours chez la direction du network BBC Worldwide, qui annonçait la semaine dernière la diffusion en streaming d’épisodes de la série Dr Who sur Facebook, pour les utilisateurs en Europe, aux Etats-Unis ou en Australie. En France, seule la chaîne TF1 s’est pour l’instant lancée dans la diffusion VOD sur Facebook , où elle propose des contenus pas franchement excitants.
Romain Blondeau